22 août 2012

Mon périnée et moi, c'est pour la vie ! De l'adolescence à la femme... découvre ou redécouvre.

Le périnée, on en entend, hélas, rarement parler avant une grossesse, voire avant d'avoir accouché, pour une femme (car bien entendu, le périnée existe tant chez les hommes que chez les femmes), on pourrait le comparer à une orchidée ou une fleur dont les pétales sont toutes aussi délicates et ont chacune leur rôle et leur valeur, toute la vie. J'ai souhaité revenir pour les vacances des VI sur cet article de la Tellectuelle  qui a beaucoup suscité d'intérêt et de réactions  http://lesvendredisintellos.com/2011/12/02/connaitre-et-maitriser-son-perinee-les-retrouvailles-avec-son-corps/  et nous ne parlerons ici que du périnée féminin, car il est sujet à de nombreuses sollicitations, dont celles dues à la grossesse et à l'accouchement. Cet article nous évoque les méthodes les plus connues et répandues de rééducation périnéales, pour décrire une méthode moins connue mais qui respecte davantage l'intimité, le ressenti et le corps de la femme : la méthode “Connaissance et Maitrise du Périnée” (CMP).
Source  image : de cette très féminine  illustratrice Liloo in June

Démarrer chaque séance par un petit retour (fait par la patiente !) sur les évolutions depuis la dernière séance lui permet d’exprimer ses ressentis et ses interrogations éventuelles. La partie de vérification des exercices est un moment important de validation des ressentis de la patiente.
Je trouve cette écoute primordiale.
J’ai trouvé incroyable qu’on me dise “Non, vous ne ressentez pas cela”. Je suppose qu’il voulait dire que cette impression n’était pas fondée et que cela n’était probablement qu’une question de sensibilité. Mais cette formulation maladroite m’a simplement enfermée dans le rôle de la spectatrice un peu crétine qui ne comprend pas grand chose à ce qu’il se passe.
Ici je pense à toutes celles qui ont déjà ressenti cette impression ou  à celles qui trouvent un peu "froides" les rééducations type biofeedback  : sonde à contrôler par le moyen de ses muscles périnéaux, mais sans vraiment distinguer chaque type de muscle - serrer doux, moyen , fort, moyen, etc... selon un diagramme calculé ou établi par l'ordinateur : pas très glamour, mais pas mal si on ne veut pas trop être tripotée et qu'on ne connait pas la CMP ou l'eutonie, dont on reparle ici aux VI dans un spécial guest sur la rééducation périnéale, en suite de cet article de la Tellectuelle .
J'avais demandé en commentaire à la Tellectuelle quelle est la différence de la CMP avec la méthode manuelle :
Je crois qu’elles sont complémentaire, puisque le thérapeute (SF ou kiné) doit forcément “vérifier” à un moment ou un autre que l’on contracte correctement.
Mais la majorité des exercices se fait sans rien dans le vagin et pour moi, après la période “open-touffe” que sont la grossesse et l’accouchement, c’est un véritable “argument de vente”.
La CMP permet donc à la femme de se connaître, de savoir s'écouter et surtout de faire confiance aux signaux que le corps lui envoie. Avec un corps qui a subi tant de changements (une grossesse et un accouchement, c’est assez phénoménal en si peu de temps), c’est limite si on n’a pas besoin d’une rééducation globale pour réinvestir notre enveloppe corporelle !
"Les premières consultations sont consacrées aux diagnostics détaillés, les suivantes aux traitements et enfin les dernières au bilan et à la mise en place d’une hygiène périnéale." ( la Tellectuelle s'appuie sur le site de l’Institut Naissance et Formation, qui a pour objectif de former les sages femmes et kinesithérapeuthes à la méthode CMP)
L’autre point fort de la méthode est cette éducation à “l’hygiène périnéale”. A la fin de la rééducation, la femme est en parfaite compétence pour rééduquer son propre corps : elle sait, et pour toute sa vie.
Lantoine a décrit dans les commentaires quelques unes des images qui lui ont permis de bien visualiser les exercices à faire pour faire travailler toutes les zones musculaires du périnée :
Les images qu’utilise ma Sage Femme sont très faciles à s’imaginer: Fleurs à 5 pétales (nénuphar), ailes de papillon, cymbales, bec d’oiseau,… Le toucher vaginal qui ait réalisé pendant ses exercices de contractions, aident aussi dans un 1er temps à localiser beaucoup plus facilement chaque groupe de muscles. De plus, au mur du cabinet, il y a 2 schémas où sont représentés les différents groupes de muscles. Ce schéma permet pour moi aussi de mieux localiser les muscles. Et comme la déjà écrit “coco” c’est super de découvrir “des muscles dont j’ignorai l’existence !!” et d’avoir le mode d’emploi pour les faire travailler seule pendant toute sa vie. Je me sens beaucoup plus autonome avec cette méthode et plus efficace.
Dans les commentaires assez riches qui ont suivi cet articles, Coco a repris cette idée que je trouve parmi les plus importantes de ce que m'évoque cet article :
Je trouve que cette rééducation devrait être faite déjà avant d’accoucher !!!
Bien sûr, après ces exercices, on connaît son périnée, mais c’est effectivement tout son corps qu’on apprend à sentir, à écouter. J’ai eu aussi cette sensation d’avoir le “mode d’emploi” de ce qu’on ne voit pas, qu’on ne parle pas, bref qui “n’existe pas” ou presque… Les clés d’une chaîne de muscles dont j’ignorai l’existence !!
Cette maîtrise et connaissance de son périnée devrait être pratiquée durant l'adolescence (avec une personne dont l'ado soit en confiance, sinon cela n'a aucun intérêt évidemment : on est si peu à l'aise la plupart du temps avec son corps changeant en cette période, mais justement cela permettrait d'apprivoiser plus facilement son corps!) et permettrait d'éviter bien des stress, des traumatismes et des soucis durant la vie de femme et même de jeune fille... Parler n'est pas suffisant en ce domaine, même si c'est nécessaire de pouvoir discuter librement, il me semble que connaitre et apprendre à décoder son corps un minimum ne devrait-il pas être une évidence ?!
Bien entendu, cela n’exclurait pas de reprendre la CMP si l'on ne se sent plus très au point durant sa vie d'adulte, qu'on ait accouché ou non, - et permettrait d'éviter la rééducation par biofeedback (sonde) apparemment nécessaire au préalable en cas de gros troubles urinaires- , mais je suis certaine que l'apprivoisement de son corps par la jeune fille puis la femme tout au long de sa vie serait source de confiance en elle, et la mettrait en éveil pour repousser plus facilement des atteintes non désirées à son corps... L'un comme l'autre ne sont-ils pas non négligeables ?
L'article est paru également sur lesvendredisintellos.com/ton-perinee-c-est-pour-la-vie/