30 avr. 2012

Qu'est-ce que la parentalité positive ?

Le 30 avril est la journée de la non-violence éducative. Quelques points pour comprendre ou se rappeler ce que cela signifie et comment améliorer notre rapport avec les enfants, qu'il soient les nôtres ou non ! 
La punition, comme la fessée, la carotte, le rabaissement et la mise au coin, ne sont pas constructives mais détruisent la confiance de l'enfant en ses propres capacités et en la personne qui fait l'exercice de sa toute-puissance sur lui, car il s'agit bien là de faire la différence entre dresser et accompagner, pour simplifier à outrance. Bien sûr la plupart des parents souhaite faire pour le mieux, et même être parfait, mais c'est oublier que nos enfants ne nous demandent pas d'être parfaits ! Ils ont seulement des besoins ! Besoins qui varient selon leur âge, leur physiologie, leur croissance... Personne n'a dit non plus qu'il fallait accéder à tout prix à tous leurs désirs, ou que tous leurs besoins sont réalisables tels quels immédiatement... certains oui, d'autres non, et c'est nous parents, qui avons à faire le tri et la liste des priorités de leurs besoins : c'est l'une des difficultés d'être parents : décoder leurs besoins et trouver une réponse adaptée. Le grand mot : adapter. Accompagner nos enfants, c'est s'adapter en permanence ! Mais les résultats sont si riches et durables (des enfants puis des ados puis des adultes bien dans leur tête et dans leur peau et respectueux des autres et d'eux-même) que cela en vaut la peine ! Et si cela n'a rien de facile, cela n'est pas non plus si compliqué.

La maison de l'enfant est à l'initiative avec d'autres de cette journée nationale :
" Quelques objectifs réalistes :
« Traitons nos enfants exactement comme nous voudrions être traités »
Cette déclaration de paix est à la portée de tous les parents aimants et motivés qui le souhaitent.
Mais comment faire quand on est à bout et en colère? Comment montrer à son enfant les limites à ne pas dépasser?
Voilà donc le thème principal de cette journée : la pose des limites sans fessées."

 Je reprends ici à ma façon les 12 pistes de Catherine-Dumontreil-Kremer pour s'y mettre ou s'y remettre : 
 Pour les enfants de 18 mois à 6 ans et plus : 
1 S'informer sur le développement de l'enfant et ses besoins à chaque étape de la vie et observer les enfants concernés (car les enfants ont leur propre rythme, plus ou moins proche des constantes) , afin d'adapter les règles à leurs compétences.
2 Ce que nous qualifions le plus souvent de bêtise à ces âges relève soit de la maladresse (ils ne sont pas encore assez entraînés pour un geste, une action ou un comportement social ) , soit est la conséquence d'un manque d'attention ou d'une blessure. Cela aide à relativiser (non, ils ne font pas exprès pour nous faire enrager !) et peut nous permettre de mieux les comprendre.
3 Prendre la peine d'annoncer ce que l'on va faire dans la journée et/ou dans les moments qui viennent : une situation nouvelle ou l'inquiétude de l'inconnu le perturbera moins s'il est prévenu.
4 Faire une liste courte et simple des règles non négociables pour notre famille (ou tout autre groupe incluant des enfants) : par exemple : Ne pas nuire ! ( = ne pas blesser quelqu'un, enfant, adulte ou animal, ne pas abîmer les affaires des autres ni les siennes, ne pas gaspiller, ne pas insulter ni rabaisser quelqu'un)
5 Chaque situation peut être vue comme nouvelle, et  y réfléchir quelques instants permet de se mettre à la place de l'enfant et de se poser les bonnes questions : quel est le ressenti de l'enfant ? Quelles sont nos priorités ? Est-ce important/grave ou bien facile/sans gravité ... ? Cette simple empathie et prise de réflexion nous épargnera bien des stress, du temps et de l'énergie.
6 Pour les actes que l'on n'accepte pas, on peut trouver des solutions créatives qui satisfassent l'enfant et vous. Pour les situations dangereuses, on peut contenir physiquement l'enfant et accompagner ses pleurs ou ses émotions.
7 Les petites habitudes de vie et les traditions familiales, les conventions sociales : l'enfant apprend par imitation : il fera généralement selon l'exemple que vous lui montrez , mais cela peut prendre du temps avant qu'il ne les acquière complètement. Pour ce qui est des conventions, on peut réfléchir à celles qui ne nous semblent pas pertinentes et à celles qui nous le semblent et nous adapter en fonction. Chaque famille peut ainsi faire ses choix au mieux de ses convictions intimes (à discuter en couple avant pour mieux se comprendre mutuellement en cas de différences d'avis, la discussion est toujours enrichissante, et l'enfant peut comprendre que ses parents ne sont pas une seule personne et peuvent parfois avoir des différences d'avis ou ne serait-ce que de différences de ressentis).
8 S'observer soi-même. Quand nous avons des réactions exagérées, soit cela provient d'une grande fatigue, soit cela provient d'une blessure dans notre passé, que nous pouvons peut-être trouver et faire la paix avec, afin de réagir en fonction de la situation et de notre enfant et non bouillir intérieurement et exploser... Le travail sur notre propre histoire apaisera notre relation avec notre enfant / nos enfants.
9 Parents comme enfant, avons besoin de montrer que nous existons : acceptons leurs "non" existentiels comme acceptons de poser des "non" quand nous le ressentons comme nécessaire, mais avec sensibilité, sans le blesser publiquement ou le gêner, juste un "non" honnête et clair. Par exemple : vous êtes fatigué(e)  et vous n'avez pas envie d'aller vous promener : le dire simplement tel quel, en précisant sur le "je" ... (et non pas tu m'agaces, donc on n'ira pas se promener). Nos enfants ont eux aussi de telles limites... Apprendre à mettre des mots sur les ressentis de chacun permet de ne pas se blesser mutuellement et d'éviter des tensions inutiles !
10 Dire "oui" le plus souvent possible à ses désirs de découverte : c'est ainsi que se construisent la confiance, le sentiment de sécurité et une vision positive et constructive de la vie.
11 Partager avec d'autres parents qui sont sur le même chemin que vous : ça aide !
12 Essayer de comprendre ce qui se passe en lui : il le fait toujours pour une bonne raison. L'empathie est notre alliée dans cet exercice inhérent au rôle de parent.

Pour les ados, ce sera l'objet d'un autre article, mais les bases restent les mêmes !

21 avr. 2012

Mon panier de saison en Avril

Pour trouver quels menus ou repas faire en cette saison où nous attendons impatiemment les beaux jours qui se font désirer, rien de mieux que le tableau des aliments de saison : allez, bientôt les premiers fruits et légumes primeurs !



AVRIL


fruits légumes poissons et fruits de mer viandes fromages
Ananas (c'est la fin)
Avocat
Banane
Citron
Fraises (c'est le début)
Kiwi
Litchi
Mandarine
Mangue
Orange
Orange sanguine
Pamplemousse
Papaye
Pomme

Les fruits en italique ne sont pas produits en Europe





Asperges (début)
Betterave
Blette ou Bette
Carotte
Chou blanc
Chou rouge
Chou-fleur
Chou Chinois
Champignon de Paris
Céleri
Echalotte
Endive
Epinard
Fenouil
Laitue
Navet
Oignon
Oseille
Patate douce
Petit pois (début)
Poireau
Pommes de terre nouvelles
radis (début)
Romaine
Rutabaga
Salsifis
Topinambours
Recommandés :
hareng
sardine
tanche
truite bio

Valables :
moules
coquilles saint-jacques
lieu noir

Occasionnellement :
saumon du pacifique
saumon élevage bio
Agneau
pigeon
veau

Brie
Brillat-savarin
Broccio
Camembert
Cancoillotte
Coulommiers
Feta
Gorgonzola
Mascarpone
Mimolette
Morbier
Parmigiano reggiano
Roccamadour
Roquefort
Saint-Félicien
Sainte Maure
Selles-sur-cher
Valançay

Rappel : les poissons et fruits de mer proposés le sont en fonction des espèces qui ne sont ni en voie de disparition ni trop polluées ! source : terre vivante quels-poissons-consommer

A vos assiettes !

19 avr. 2012

l'asso MMM Maman papa et Moi on Materne sur les réseaux sociaux

De nouveau sur facebook pour nous faire encore davantage connaître :
http://www.facebook.com/pages/Famille-sur-la-terre-MMM/370164786358732
Mais fb a changé, je suis perdue : aidez-nous à faire connaître ou re-connaître MMM
 en partageant cette page et avec vos " j'aime " pour la bonne cause !

Pour info, je n'ai plus de compte facebook personnel, du coup je ne peux plus y faire de mise à jour pour le groupe MMM !
Si une maman qui connaît bien notre association MMM veut bien y prendre ma place pour l'animer, merci de me contacter grâce au formulaire en bas du blog.


Je suis régulièrement sur twitter pour MMM : https://twitter.com/#!/maybeegreen

 et également sur pinterest https://www.pinterest.com/maybeegreen/ pour moi, mais j'y partage beaucoup de bonnes idées pour la famille, l'école, et j'en passe énormément : vous n'avez qu'à venir me voir là-bas : je suis devenue accro à pinterest, j'avoue... et mes enfants aussi, souvent à mes côtés pour plein de tableaux comme décorations de chambres, maquillage de fête, jeux, des illustrations classées par thèmes, plein de ressources pour la classe, pour jardiner, pour organiser son bureau, son agenda, sa maison, pièce par pièce, et comme j'écris (oui, oui, mais chuut, mon roman est loin n'être terminé) d'autres tas de dossiers dont certains ne vous serviront à rien, et d'autres vous plairont à coup sûr ! Mes deux ados l'ont adopté pour partager leurs coups de cœurs style, lectures, ciné et illustrations avec leurs copines !

Partagez ! ;)

Dernière mise à jour  le 4 mai 2015

11 avr. 2012

Semaine internationale des couches lavables

Du 16 au 22 avril 2012, de nombreux pays se mobilisent pour faire connaître les couches lavables modernes : Grande Bretagne, États-Unis, Canada, Suisse, … En France, ce sont des centaines d’animations sur l’ensemble du territoire pour vous aider à y voir plus clair et trouver de l’information !

Aujourd’hui, plus personne ne s’étonne de ne plus voir les grandes surfaces distribuer des sacs à usage unique. La plupart des foyers a le réflexe de participer au tri sélectif. Les plans locaux de prévention de déchets se multiplient. Et pourtant, lorsqu’on prononce les mots « couches lavables » ou « changes textiles », il n’est pas rare d’entendre en écho « retour en arrière », « asservissement », « condition de la femme »… Les couches lavables ne peuvent pas être présentées comme une nouveauté révolutionnaire, puisqu’elles ont toujours existé… et que les femmes se sont senties libérées le jour où les couches jetables ont fait leur apparition sur le marché.
Certes. Mais c’est oublier que la société dans son entier a évolué : exit le lavoir, les bassines d’eau bouillante, les carrés de tissu et les épingles à nourrice. De nos jours, les foyers sont équipés de lave-linge performants, et les changes textiles ont tout d’une couche à usage unique – à l’exception des produits chimiques.
Alors oui, une semaine pour parler de couches lavables, c’est nécessaire. Car il y a des idées fausses à combattre, des a priori à démystifier, des souvenirs lointains à actualiser… Les couches lavables sont devenues des produits pratiques et modernes, fiables et faciles à utiliser. Et elles présentent des avantages indéniables : elles sont saines pour nos enfants, ne génèrent pas de déchets, et peuvent s’avérer économiques.
Une véritable information est nécessaire. C’est pour cela que, chaque année depuis 4 ans en France, l’ensemble des acteurs de la couche lavable (utilisateurs – parents, crèches, assistantes maternelles, maternités… -, fabricants, détaillants, associations diverses) se mobilise afin de sensibiliser un large public à l’existence d’une alternative au change jetable, en apportant informations, conseils et offres d’essai, et en animant toutes sortes d’actions localement et sur l’ensemble du territoire.

Pour en savoir plus et prendre connaissance des événements près de chez vous, rendez-vous sur : bulledecoton.org ou sicl2012 carte des animations et actions . L'APCL Bulle de Coton est coordinatrice de l'événement depuis maintenant 4 ans, et MMM participe avec plaisir à cet événement international.

L'assocation MMM Maman papa et Moi on Materne 
(dont vous lisez le blog en ce moment-même !) vous propose
 un atelier découverte des couches lavables
 mercredi 18 avril à 14h00
 à Plessé (44630) ouvert à tous et gratuit
Venez toucher, comparer, poser vos questions... c'est la meilleure façon de vous faire une idée et de choisir en confiance celles qui vous conviendront à vous et à votre famille !


Où sommes-nous ?
 L'association MMM est située en Loire-Atlantique 44 - proche de Blain et Guémené-Penfao -proche de Redon ( 35 Ile-et-Vilaine ) - à proximité également du sud Morbihan 56 .
Nous sommes à Plessé ( 44630 ), soit à 40 minutes de Nantes , 1h de Saint-Nazaire , 55 minutes de Rennes , 1h de Vannes !

Pour trouver votre route c'est par ici :


Agrandir le plan

6 avr. 2012

Catalogués dès leur plus jeune âge ! Et si...

Très dur de ne pas cataloguer inconsciemment ou consciemment nos enfants (timide, aventureux, maladroit, pot de colle, colérique  etc...) et je pense que cela doit renforcer ou transformer une réaction d'une période particulière en un trait de caractère... Nous finissons par tout mettre là-dessus, sans du coup voir que ce ne sont que les multiples aspects de leur personnalité ! Notre enfant peut montrer un comportement à un moment donné sans pour autant être déterminé par ce comportement en tant que trait de caractère. Sortir des schémas connus n'est pas toujours évident...
Crédit Image Laëlew Photo blog

La timidité est par exemple inégalement répartie mais présente chez beaucoup d'enfants à des degrés allant d'inaperçu à très marquée, de même que tous les enfants sont aventureux si on ne les empêche pas de vivre leur vie d'enfant, mais à des degrés variables évidemment !

Et je ne crois pas non plus, comme Isabelle Filiozat,  qu'il y ait véritablement d'enfants colériques ou "pleurnichards", juste des périodes plus ou moins sensibles auxquelles ils réagiront différemment et de manière plus ou moins marquée (selon leur vécu, l'accompagnement de leurs chagrins et frustrations effectués par nous, le maternage, la proximité que nous aurons bien voulu leur offrir, tout cela joue son rôle, mais aussi les circonstances, leur fatigue, etc...).
 Dans "J'ai tout essayé" (aux Editions JCLattès ), Isabelle Filiozat , Illustrée par Anouk Dubois, nous explique comment le cerveau de l'enfant et son corps réagissent à ce catalogage (p129) :
"En jugeant votre enfant : maladroit, colérique, timide, pied gauche ou pot de colle... vous déclenchez une réaction de stress dans son organisme.
Face à une situation proche, son amygdale déclenchera l'activation des mêmes circuits neuronaux... et le jugement s'affichera comme un ordre dans le cerveau "nul" , "maladroit" ... inhibant les capacités de l'enfant. Défini par l'insulte, le petit se soumettra à cette définition, il s'y conformera sa vie durant.
Cela s'appelle la réalisation automatique des prédictions, ou effet Pymalion."

Alors soyons plus attentifs à leur laisser faire leurs expériences sans les étiqueter !

Et pour mieux comprendre comment ils réagissent, faisons un tour de ces émotions ou états :

La réaction de timidité

Qui n'a jamais connu un moment d'hésitation à exprimer sans réserve ses pensées devant des inconnus, par peur ou refus du jugement négatif (moqueries, inintérêt, commentaires méprisants...) ou d'être repoussé ? Si l'on y réfléchit un tant soit peu, il s'agit d'un réflexe de préservation. Seulement, ce réflexe de préservation demande une énergie phénoménale : si l'on rougit, par exemple, l'échauffement corporel peut-être très intense, mais d'autres manifestations sont aussi physiques : tremblements, transpiration excessive, bégaiements, sensation d’étouffement, altération de la voix, raideurs musculaires… tout cela demande énormément d'énergie, ce qui permet de comprendre que lorsqu'on a une réaction de "timidité" , on élimine beaucoup de calories : il faut bien récupérer toutes ces calories, et donc manger ou "grignoter" est alors fréquent dans de telles situations-réflexes !
La timidité peut devenir un réflexe défensif très encombrant pouvant aller jusqu'à bloquer les actions nécessaires au quotidien...

Pour résorber cela, et parce qu'un tel processus est souvent pratiqué par des enfants, ados ou adultes ayant (ou ayant réussi à conserver) une grande sensibilité , on peut agir de trois façons :
- Cesser de vouloir tout cataloguer notamment sous l'étiquette timide toutes les réactions...
- Renforcer l'estime de soi et la confiance en soi progressivement, l'auto-empathie autant que l'empathie : comprendre ses qualités et pas seulement ses perfectibilités ainsi que celles des autres ...
- Avoir envie/donner envie de rencontrer des enfants/ados/personnes inconnues pour satisfaire une passion
- Développer ou les aider à développer leur sens de l'humour (faire rire les autres est un très bon désamorceur de stress)
- Trouver ou les aider à trouver une activité en groupe qui plaise (théâtre, sport d'équipe ...)
- Prendre soin de son image sans excès : le tout étant d'être à l'aise face aux autres
- Se surpasser petit à petit : dépasser son stress et ensuite voir tout ce qu'on a réussi à accomplir
- Un petit pas à la fois : pour se rendre compte des avantages à ne plus stresser devant les relations aux inconnus, le mieux est souvent de ne procéder qu'à un changement à la fois, et d'en ajouter progressivement
- Se rendre compte qu'on peut se faire des amis au lieu de rester seul sans pouvoir partager ses goûts, idées, activités etc...
- Rester toujours soi-même, pas la peine de vouloir cacher ses émotions ou ses réactions, être fidèle à soi-même est beaucoup plus constructif et riche que de tout garder enfoui, même s'il faut aussi apprendre à écouter les autres et à formuler ce qu'on veut dire pour ne pas être mal compris, mais c'est un apprentissage de la vie, que chacun doit apprendre

Il n'est jamais trop tard pour améliorer son estime de soi et donc réduire non pas son émotivité, mais les effets négatifs inhibants et stressants de la timidité. L'émotivité en soi est un atout dont il faut apprendre à tirer parti.
Et je parle en tant qu'ancienne grande timide! (pas guérie à cent pour cent, mais maintenant co-fondatrice,  co-responsable et animatrice d'une association dont vous lisez le blog ;)  )

La maladresse chez l'enfant ou l'adolescent ?

L'enfant apprend quotidiennement à améliorer ses gestes et leur précision : si nous avons oublié que nous avons nous aussi passé du temps à les apprendre, nous pouvons nous mettre un peu à sa place !
 "On peut décomposer , pour un tout jeune enfant, les gestes de la vie pratique, et lui montrer, à sa hauteur, très lentement (...) Tous ces gestes que nous faisons sans y penser et à toute vitesse, l'enfant ne demande qu'à en faire l'apprentissage avec précision. Cela demande à l'adulte un peu de patience au début et pas mal de méthode. Il faut qu'il ralentisse son rythme pour se mettre à celui de l'enfant. On peut choisir son moment : un jour de congé, une période de vacances... Mais ne pas trop attendre cependant : il vaut mieux qu'il apprenne un geste au moment où celui-ci présente de l'intérêt pour lui.
Chaque objet doit être trouvé toujours à la même place. Il ne faut pas longtemps pour que l'enfant ait appris les gestes, et il pourra les accomplir seul, nous rendant cent fois le temps que nous avons passé à lui montrer comment faire."
(Jeannette Toulemonde : "Le quotidien avec mon enfant", Editions L'Instant Présent)

Pour les enfants plus grands, le souci peut venir du catalogage ou bien elle ne fait qu'empirer une maladresse qui peut, comme le souligne une fois encore Jeannette Toulemonde,  "venir du corps : manque d'indépendance de la main, de souplesse des doigts, mauvaise santé, nervosité, faiblesse de la vue, enfant gaucher" que l'on contraint à utiliser des objets pour droitiers (il suffit alors de trouver des objets adaptés aux gauchers, comme les ciseaux que l'on trouve maintenant facilement...). "Elle devient plus grande encore par les difficultés morales qu'elle amène : l'enfant n'a plus le goût d'être actif, il manque de confiance en lui, il craint le ridicule et les observations. Je dirais plus : il est sûr de ne pas réussir."
Alors que faire ?
- Etre patients et ne pas se lasser de montrer, d'expliquer, en détachant chaque étape...
- Réveiller sa curiosité si elle s'est éteinte, lui redonner l'envie du travail en trouvant un but intéressant
- Lui donner confiance en lui, en ses capacités
- Ne pas exiger de résultat parfait du premier coup
- Lui donner l'occasion de réussir, un petite tâche à accomplir, mais , "chose très importante : le laisser se donner du mal, et le laisser faire beaucoup moins bien que nous, sans lui arracher le travail des main"s pour faire à sa place et aller plus vite
- Lui faire confiance devant les autres : il en sera réconforté et il réussira, sinon tout de suite, du moins de plus en plus!
-et j'ajouterai bien sûr aux recommandations de Jeannette Toulemonde, ne pas cataloguer les gestes de "maladroits" ou "empotés" etc...
- et enfin, pour ne pas oublier les ados, ils sont en plein changement, leur corps et leurs réactions les laissent parfois/souvent étonnés ou gênés... en prendre conscience ou le garder à l'esprit permet de mieux comprendre ce qui leur arrive de temps en temps ou régulièrement...

Pot de colle ?

Le maternage nous montre qu'il n'y a pas à proprement parler d'enfant "pot de colle" mais des besoins à combler à des degrés divers et plus ou moins marqués chez certains enfants aussi : ces derniers sont appelés des babi (bébés aux besoins intenses) leblogdesbabi
Pour les autres, ceux qu'on ne peut qualifier de babi, la plupart donc, les besoins sont tout de même très importants, car c'est de cette période de bébé nouveau-né et durant la petite enfance que dépendent une bonne partie de la solidité de l'estime de soi et de la confiance en ses propres capacités à découvrir le monde et donc sa future autonomie, cette autonomie si chère aux parents et à toute la société actuelle. Pour devenir de plus en plus autonome, l'enfant doit d'abord avoir tissé des liens avec ses parents et ses frères;,, et soeurs comme nous le rappelle cet article des Vendredis Intellos un-enfant-une-chambre?

L'enfant qui vient (souvent ou non) vers vous alors que vous n'êtes pas disponible,a juste besoin de vous, pour remplir ses réservoirs affectifs ! Une fois remplis, il sera de nouveau prêt à découvrir le monde ... jusqu'à la prochaine fois. Nous-même, lorsque nos réservoirs affectifs ne sont pas comblés, sommes "collants" avec nos proches, et si ceux-ci ne le comprennent pas et ne participent pas à remplir nos besoins, nous devenons irritables : c'est pareil pour nos enfants ! Alors, un petit câlin, une séance de jeux ensemble, un massage, un moment à rire ensemble, lire une histoire votre enfant sur vos genoux, et chacun se sentira mieux et plus enclin à vaquer à ses propres occupations.


Colérique ?

Souvent, les tout-petits "piquent des colères" pour exprimer simplement leur frustration énorme à ne pas pouvoir faire tourner les choses comme ils ont besoin ou à les comprendre ! Dans "J'ai tout essayé !" d'Isabelle Filiozat, on comprend que des petites choses qui nous paraissent évidentes ne le sont pas toujours pour eux qui sont en pleine construction mentale, et en pleine croissance physique et physiologique.

D'ailleurs les adolescents peuvent aussi se retrouver mal à l'aise par moments dans un corps qui change et qui les étonne, causant des maladresses parfois... Un corps qui change, c'est quelque chose de déroutant, et nos enfants ne font que grandir et évoluer !

Et sinon, pour eux comme pour les plus grands, comme parfois même pour nous, les colères sont l'expression de réservoirs affectifs très bas : fatigue intense, manque de contacts ou d'interactions affectives... et du coup au final parfois aussi des réservoirs affectifs si vide que la mésestime de soi est terrible : "si maman et papa ne me font presque jamais de câlins ou ne jouent pas ou ne rient pas avec moi, c'est peut-être parce que je ne suis pas assez bien, je fait mal et je ne mérite pas d'être aimé " Ca peut vous faire sourire... Mais nos enfants ont pourtant réellement besoin régulièrement qu'on soit vraiment présent avec eux quand nous interagissons avec eux, pas juste d'être à côté de nous, ça ça suffit quand leurs réservoirs affectifs sont pleins.


Aventureux, casse-cou ?

Que dire d'autre sinon que tous les enfants, si on leur permet de faire leurs propres découvertes, de vivre, de jouer (si tant est qu'on puisse séparer les trois), tous ont l'esprit d'aventure, de découvrir le monde physiquement et pas seulement mentalement. Filles, garçons, petits, grands, ados, pas un qui ne souhaite voir plus loin, plus haut, plus fort... Le sens du risque ne s'acquiert qu'en expérimentant le danger et en ayant quelques mésaventures : nous aurons beau vouloir les protéger de tous les dangers en leur expliquant en long en large et en travers combien c'est dangereux, s'ils n'ont pas un jour vécu ne serait-ce qu'un petit échantillon d'accident ou de conséquence des risques encourus, ils ne pourront réellement le comprendre. (Voir les apprentissages autonomes)
De là à leur permettre de faire n'importe quoi, il y a un monde : nous ne pouvons que les accompagner dans leur désir de découverte en leur donnant les moyens d'expérimenter sous notre oeil prudent et connaisseur, et quand le danger va trop loin, notre rôle selon leur âge est de leur raconter pourquoi nous avons peur pour eux, et quand c'est vital, bien sûr de les en retirer physiquement (on ne va pas expliquer les dangers du feu si la maison brûle (!) , mais on peut le faire s'ils veulent allumer une bougie, à laquelle les risques de se brûler seront de moindre importance)... Comme le recommande Isabelle Filiozat, donner des consignes plutôt qu'interdire est une bonne solution dans ces cas-là : on va à l'essentiel.

Parfois il n'est pas évident pour nous de savoir où commence notre devoir d'intervenir et où s'arrête leur droit à la libre découverte du monde pour devenir des adultes équilibrés et ouverts : être parent est merveilleux mais rarement très facile.


Conclusion

Poser des étiquettes sur les comportements de nos enfants est lourd de conséquences, et se mettre à leur place permet de faciliter les relations pour eux comme pour nous parents, et de leur donner les clés pour grandir et évoluer bien dans leur peau et dans leur tête, ouverts sur le monde extérieur sans peur ni méfiance, avec empathie ( à ce propos vous pouvez lire ou relire l'article de Laetibidule  sur l'empathie et les enfants) et esprit critique...

Pour réfléchir aussi aux étiquettes des talents que l'on attribue à nos enfants/adolescents vous pouvez lire l'article de Flolasouricette :  ces-roles-quon-attribue-aux-freres-et-soeurs

Voilà pour ma contribution de la semaine aux Vendredis Intellos !