La semaine dernière nous avons vu
comment « les enfants transforment leur expérience en
connaissance », exactement comme le chercheur ou le
scientifique (mais contrairement aux clivages imposés dans les
programmes scolaires, l'un et l'autre sont en fait un même
processus). Nous avons vu avec John Holt, auteur des apprentissages autonomes (aux éditions l'Instant Présent), que « si nous essayons
de contrôler, de manipuler ou de dévier ce processus, nous le
dérangeons » et que « si nous prolongeons trop longtemps
notre interventionnisme, le processus s'arrête et le scientifique
indépendant en l'enfant s'efface. »
Permettre à l'enfant de faire ses
propres connexions est un inestimable cadeau ! Ce devrait
être un droit au même titre que l'amour, la nourriture et l'air...
« Nous pouvons lui dire quelle est la connexion. Pour autant,
nous ne devons pas supposer que, parce que nous le lui avons dit et
parce qu'il peut le répéter , il en a réellement
connaissance. Il doit la découvrir par lui-même.
Je ne dis pas que les enfants doivent
tout découvrir sans aucune aide. Nous pouvons les aider de plusieurs
façons. Nous pouvons mettre à leur disposition les ressources
facilitant les découvertes. L'apprentissage est un processus de
découverte, et si nous voulons qu'il se fasse, nous devons en créer
les conditions favorables. Nous savons quelles sont ces conditions :
elles comprennent le temps, le plaisir, la liberté et l'absence de
pression. »
On « demande souvent aux enfants
de répéter comme quelque chose de logique, quelque chose qui ne
leur semble pas du tout logique, au point qu'ils renoncent à
réconcilier ce que disent les gens sur le monde et ce qu'ils
ressentent réellement de ce monde. Ils acceptent comme une vérité
tout ce que l'autorité dit être la vérité. Ils n'essaient plus de
vérifier ou de tester. Ils finissent très vite par oublier comment
tester d'ailleurs. Oh bien sûr c'est facile de tester que l'eau bout
à telle ou telle température ; mais la plupart de nos
connaissances, la majeure partie de ce qu'on nous demande d'accepter
comme vérité, ne peut être testée aussi facilement. Je ne peux
pas mettre en place des contrôles expérimentaux pour tester ce que
les gens me racontent au sujet de l'histoire, de l'économie ou de la
nature humaine. Je dois confronter et assimiler ce qu'ils disent à
l'aune de ma propre vision du monde. »
Comment accompagner l'enfant ou
l'adolescent dans son parcours d'apprentissages ?
On peut déjà dire qu'il « apprendra
plus et mieux si ses apprentissages sont motivés » par le
« travail sérieux » d'un « adulte » référent
ou de plusieurs, « plutôt que par des travaux scolaires. »
Et pour ce qui est des « mathématiques, physique, etc C'est
toujours mieux quand ces matières trouvent leur origine dans la
réalité. » Adultes et jeunes de tous âges peuvent s'associer
réellement et sans hiérarchie dans des recherches très sérieuses
et à la rédaction de leurs travaux. (un exemple en est donné par
John Holt dans son livre pages 62 et 63, que je vous laisse découvrir
en le lisant)
Au pays des nombres
« Je suis sûr que bien des
enfants auraient envie d'apprendre l'arithmétique et l'apprendraient
facilement si c'était interdit. »
Les enfants et bon nombre d'adultes
verraient les nombres comme une étrange « procession de
petites créatures la première appelée Un, la seconde Deux, la
troisième Trois, et ainsi de suite. Ensuite ces petites créatures
se livrent sans doute à des danses mystérieuses et insensées que
l'on commente en disant des choses comme « Deux et Deux font
Quatre » (…) certainement , en partie, la raison pour
laquelle ils avaient tant de problèmes avec » les nombres.
Les pédagogies « nouvelles »
ont partiellement compris l'importance extrême que l'on n'enseigne
pas à compter aux enfants en l'absence de vrais objets ; mais
ils privilégient bien vite la comptine numérique (Un, deux,
trois...) qui « n'a pas forcément grand rapport avec la
compréhension de ce que sont les nombres. (…) Ça ne devrait jamais
être d'abord « trois » ou « sept » tout
seul, ais toujours « deux pièces », « trois
allumettes », « quatre cuillères » ou toute autre
chose qu'on a sous la main. Certains enseignants partagent bien cette
idée et la pratique pour bonne partie, comme celle de permettre aux
enfants de voir les nombres un coup alignés en rang, un autre
arrangés en triangle ou en carré, pentagone, ou comme sur les dés,
les nombres n'étant plus figés mais bien une représentation
concrète , avec des correspondances à découvrir par soi-même
autrement qu'en comptant, au moins pour les petits nombres jusqu'à
dix... « De sorte [qu'un] nombre ne se réfère pas à un objet
particulier, mais à la taille du groupe d'objets que l'on a mis de
côté. A un moment donné, on peut aussi introduire l'idée de
nombres ordinaux : c'est à dire, les nombres qui indiquent la
place d'un élément dans un tableau et non la taille d'un
groupe d'éléments. »
Pour parvenir à faire comprendre les
additions et les soustractions, la « complexification »
enseignée le plus souvent n'est pas vraiment nécessaire :
« 2 + 3 = 5, 3 + 2 = 5, 5 – 2 =
3 et 5 – 3 = 2 ne sont pas quatre réalités différentes, mais
quatre façons différentes de regarder une seule réalité. De plus
cette réalité n'est pas une réalité de l’arithmétique qu'il faut
absorber par foi et mémoriser comme des syllabes dénuées de sens.
C'est une réalité de la nature, que les enfants peuvent découvrir
par eux-mêmes, et redécouvrir ou vérifier par eux-même aussi
souvent qu'ils en ont besoin ou qu'ils le désirent.
La réalité en question est la
suivante :
***** ˂---˃***
**
(…)
C'est vrai partout dans l'univers. (…) L'arithmétique est
apparue (et apparaît) quand les homes ont commencé (et
commencent...) à prendre conscience de cette réalité numérique de
la nature et à y réfléchir. »
« Qu'est-ce
que ça nous apporte ? Cela nous apporte la chose suivante :
au lieu d'avoir à mémoriser des douzaines de choses » pour
cette réalité, « quatre suffisent (…) En bref, toutes
les tables d'addition ou de soustraction que l'on donne aux enfants à
mémoriser, peuvent être redécouvertes et écrites par les enfants
eux-mêmes. L'avantage de cette dernière méthode c'est que notre
esprit est bien plus puissant à découvrir qu'à mémoriser, ne
serait-ce que parce que découvrir est en soi beaucoup plus amusant.
Un autre avantage, c'est que toute cette arithmétique (et par
extension toutes les mathématiques) qui semblait pleine de mystères,
de coïncidences et de contradictions, apparaît tout à fait
sensée. »
John
Holt explique comment faire une calculatrice artisanale toute simple
avec du papier (et un crayon) , très pratique et efficace !
« Les enfants qui utilisent cette calculatrice artisanale vont
rapidement découvrir des choses qu'un apprentissage par cœur ne
leur aurait jamais révélé. »
Nous
la testons ici, et ça semble presque magique... quand l'enfant est
prêt.
« Même
avec de très nombreuses explications, personne ne pourra interpréter
un système de symboles non familier pour en déduire une réalité
qu'il représente. Il faut d'abord faire l'opération dans l'autre
sens. »
John
Holt explique comment on peut comprendre ainsi les multiplications,
les factorisations, divisions, fractions... à partir d'une donnée
réelle toute simple, permettant aussi de comprendre et trouver les
nombres « premiers ». Tellement simple expliqué ainsi !
De
même tellement simples à connaître ses tables une fois qu'on a vu
comment elles fonctionnent et de les utiliser. Se familiariser avec
les tables est bien pratique au quotidien, et John Holt en fait un
jeu, une sorte de challenge avec soi-même. Il montre comment faire
remplir ses grilles à un enfant, en lui laissant le temps
nécessaire, et sans y apporter de correction : l'enfant
se familiarise au fur et à mesure avec les tables et leur structure,
et remarquera bien que l'un des nombres introduit des contradictions
et donc semble faux, « comme s'il n'était pas à sa place,
exactement de la même manière qu'un enfant qui apprend à lire par
lui-même remarque ce genre de contradictions quand il se trompe de
mot. Ce qui est bien plus important que de savoir les tables de
multiplications en tant que telles, c'est que l'enfant acquière le
sentiment que les nombres se comportent d'une manière sensée et
ordonnée. (…) Quel que soit son rythme, arrivera un jour où
l'enfant aura rempli tous les produits de la grille. Si la grille est
(…) placée dans un endroit bien visible, remplir la dernière case
va être un moment assez excitant. »
John
Holt explique que même si l'enfant choisit de se servir d'une
calculatrice (et sait s'en servir) pour remplir sa grille, il faut le
laisser faire, « car même ainsi il pourra remarquer certaines
structures ». « Le jeu peut aussi devenir :
« Combien de cases est-ce que je peux remplir sans utiliser la
calculatrice ? » Surtout ne pas lui demander de combien de
cases il se souvient, car ils n'en sont pas là : ils n'ont pas
encore conscience de s'en souvenir... mais après avoir rempli
plusieurs grilles vierges (de plus en plus facilement et rapidement,
mais de lui-même, pas comme pression), battant ses propres records,
commençant par ceux qu'il trouve les plus faciles, et petit à petit
intégrant les autres sans même faire l'effort démotivant
d'apprendre ses tables par cœur.
« Le
problème avec la plupart des exercices d'arithmétique c'est que
soit les enfants les trouvent ennuyeux, soit ils leur font peur.
Résultat, s'ils ont appris quelque chose, l'expérience a été si
déplaisante qu'ils vont bien vite l'oublier. » Transformer en
jeu facile l'assimilation des tables donne envie d'en savoir plus,
cette excitation qui prend au ventre quand on comprend et/ou apprend
quelque chose qui nous semblait mystérieux auparavant.
John
Holt raconte des anecdotes de séances avec ses élèves très vives
et enthousiasmantes. Multiplier des grands nombres, aborder et
comprendre les fractions, comprendre que « l'infini »
n'est pas un nombre et même pas un nom, mais plutôt un adjectif qui
signifie sans limite, ou sans fin ; faire des jeux
mathématiques, aborder l'économie domestique (que tout enfant
devenu adulte indépendant sera un jour obligé de pratiquer, mais
pourquoi attendre pour aborder du sérieux, après tout, les choses
peuvent être sérieuses et amusantes?) , résoudre des problèmes ,
pas ceux sans intérêt qu'on propose souvent aux élèves, mais
trouver la solution
d'un problème que l'on a vraiment envie de résoudre est très
motivant (…) Trouver
comment fonctionnent les chose, résoudre des problèmes, c'est la
chose la plus amusante que les êtres humains sachent faire »
Apprendre
la musique
Apprendre
à l'aimer avant tout, et pour l'aimer il faut l'écouter, écouter
toute sorte de musique, tout ce qui peut toucher le cœur et les
oreilles, épanouir les sens en quelque sorte. Mais il ne faut pas
suggérer à un enfant d'apprendre la musique si son envie n'existe
pas : jouer parce qu'on en a envie, et alors viendra l'envie
d'apprendre à jouer autre chose... La tyrannie des répétitions
devient un véritable plaisir du moment que celui qui joue ne le fait
pas pour les autres mais pour soi avant tout... le plaisir de jouer
pour les autres ne peut venir qu'après... john Holt évoque la
méthode Suzuki, introduisant la musique au quotidien dès la
grossesse et les premières années de l'enfant, et incitant les
enfants à reproduire (d'abord assez maladroitement, évidemment) ce
qu'ils entendent autour d'eux, de même que l'enfant est baigné dès
ses premiers instants d'audition dans sa langue maternelle... Les
airs sont devenus familiers et c'est d'abord cette familiarité qui
rend facile et agréable l'apprentissage de la musique ou de la
langue. Les récitals mélangent tous les niveaux, tous les âges, il
n'y a pas de star, ni de sentiment de compétition : « juste
un groupe d'enfants qui se réunissent pour jouer de la musique pour
leur plaisir, le plaisir de leurs parents et de tous ceux qui sont là
pour les écouter. »
Bien
sûr tout n'est pas parfait : on n'autorise pas les enfants
musiciens confirmés à apprendre à accorder leur instrument, alors
que c'est important, par exemple. « Ce sont surtout des
ressources très utiles pour les enfants qui apprennent la musique
ainsi que pour leurs parents (qui peut-être apprennent eux aussi.).
L'astuce c'est de les utiliser mais de ne pas s'y restreindre. Il
faut étendre l'univers de vos enfants : encouragez-les à
improviser, à écrire des petits morceaux. Encouragez-les à
composer pour les autres et à commencer aussitôt que possible à
jouer de la musique » de tout registre. « En bref, pensez
à ramener l'apprentissage de la musique vers l'exploration, la
découverte, l'aventure et par dessus tout, vers la joie et
l'excitation qui en sont la véritable substance. » Les
émotions que l'on ressent quand on travaille et joue d'un instrument
(que l'on a choisi) « vont de l'effort pénible à une intense
concentration, d'une grande frustration et exaspération à quelque
chose qu'on ne peut appeler autrement qu'exaltation. Ces sentiments
sont si profonds que parfois, on peut à peine jouer. On ne peut pas
utiliser le mot « amusant » pour décrire cet éventail
de ressentis. (…) L'effort, la concentration, la frustration, la
persévérance, la résolution, les moments de surprise, de joie, et
oui aussi d'exaltation, sont un tout autre monde. »
Lire
et écrire
John
Holt affirme que la confiance doit venir avant tout : « le
maximum possible de confort, de réconfort et de sécurité ».
Dans
une école près de Copenhague, il n'y a « pas de classes, pas
de groupe, pas d'enseignement [de la lecture] (…) Les enfants
(comme les adultes) lisent s'ils le veulent, quand ils le veulent, ce
qu'ils veulent, avec qui et autant qu'ils le veulent. Cependant tous
les enfants savent -ce n'est pas explicite, quand vous êtes dans
cette école, vous savez- , que quand ils le veulent, ils peuvent
aller voir (…) un grand gaillard d'enseignant à la voix grave qui
parle lentement (…) et qu'ils peuvent lui demander : « Tu
veux bien lire avec moi ? » il répondra « Oui ».
L'enfant choisit quelque chose à lire, va avec Rasmus dans un petit
coin, pas une pièce fermée mais un lieu douillet et privé, il
s'assoit près de lui et commence à lire à voix haute. Rasmus ne
fait presque rien. De temps en temps il dit doucement « Ja,
ja », qui signifie : « C'est bien, continue... »
Sauf s'il s'aperçoit que l'enfant panique, il n'indique et ne
corrige jamais d'erreur. Si l'enfant l'interroge sur un mot, il
répond simplement ce que ça veut dire. Au bout d'un moment, environ
vingt minutes, l'enfant s'arrête, ferme le livre, se lève et part
faire autre chose.
On
peut difficilement qualifier cette d'enseignement. Pourtant Rasmus
avait été formé pour enseigner la lecture. Il m'a raconté qu'il
lui avait fallu bien des années pour arrêter de faire, d'un seul
coup, toutes ces choses qu'on lui avait apprises à faire, car
finalement il avait
réalisé que ce minuscule soutien moral c'était tout ce dont les
enfants avaient besoin, et qu'en faire plus n'était en fait d'aucune
aide. »
« J'ai
demandé à Rasmus combien de temps les enfants semblaient avoir
besoin de ce « soutien » avant de se sentir prêts à
explorer la lecture tout seuls. Il m'a répondu que, d'après ses
souvenirs de ces sessions de lecture, la durée la plus longue qu'un
enfant ait passé à lire avec lui était d'environ trente
heures réparties en séances de vingt minutes à une demi-heure sur
quelques mois. Et il a
ajouté que de nombreux enfants passent beaucoup moins de temps que
ça avec lui et que beaucoup d'autres ne lisent jamais avec lui.(...)
Quelle que soit la manière et le moment où les enfants [de cette
école] avaient appris à lire, ils étaient tous devenus de bons
lecteurs. (...)
Trente
heures. Une semaine d'école. Voilà l'ampleur de la tâche. »
Découvrir
les lettres et découvrir les mots dans le contexte
Les
« chemins qu'ils prennent pour explorer le monde autour d'eux,
en particulier celui des lettres et des nombres, sont variés,
ingénieux et inattendus. »
Nous
voyons tous partout de l'écrit autour de nous, chez nous, dans la
rue, lorsqu'on fait ses courses, et bien sûr sur et dans les
livres... quels qu'ils soient, les mots griffonnés sur un bout de
papier pour nos proches, pour une liste de choses à faire, pour un
courrier , même un mail ou l'internet nous exposent ainsi que les
enfants, s'ils sont avec un adulte – de préférence- à l'écrit...
Vient
un jour où, que cela soit à un proche, parent ou non, ou bien à un
enseignant, l'enfant demande ce que veut dire tel mot (il a compris
depuis quelques temps déjà qu'un mot est une forme particulière
entourée d'espace et qui signifie la même chose que ce qu'on peut
dire, même s'il ne saura pas forcément l'expliquer). L'enfant
commence ainsi par demander ce que font telle et telle lettre si on
les met ensemble... ou voudra écrire une lettre à quelqu'un qu'il
aime. Là, il a envie de se sentir « alors plus fort, plus
compétent, plus utile et plus proche du monde des adultes » :
il n'apprend pas pour plaire à l'adulte, même si ça peut plaire à
l'enfant de montrer ce qu'il a compris, ce qu'il sait. Pour lui c'est
sérieux et important. Comme un journal sérieux qui contient de
l'information réelle, ou une carte routière ou un calendrier, les
pages jaunes... tout ces trucs d'adulte « où tout le monde
fait des choses mystérieuses et intéressantes ».
John
Holt regrette que l'école ne permette pas aux enfants de faire leur
propre progression de tâches de plus en plus difficiles, car les
défis extérieurs sont souvent vus « comme des menaces (ce
qu'ils sont souvent, car si vous échouez à les accomplir, vous
prenez un gros risque d'être ridiculisé) [et] perdent peu à peu
l'habitude de se stimuler eux-mêmes, même en dehors de l'école.
« Les
enfants qui lisent pour leur plaisir s'arrêtent rarement pour poser
des questions sur des mots. Ils ont envie d'avancer dans l'histoire.
Si le mot est important, ils devinent son sens. (…) En ce qui
concerne les mots compliqués, ils les comprennent en les rencontrant
dans différents contextes.
Les
gens deviennent bons lecteurs et acquièrent un riche vocabulaire
grâce aux vrais livres et non pas grâce aux livres de classe ou aux
dictionnaires. (…) un dictionnaire c'est une collection d'opinions
de personnes différentes sur ce que les mots signifient et sur la
façon dont les gens les utilisent. »
Les
auditifs
John
Holt nous évoque une enseignante qui « écrivait les paroles
d'une chanson au tableau -parfois une chanson que les enfants
connaissaient, parfois une nouvelle chanson qu'elle leur apprenait –
et au fur et à mesure qu'elle pointait les mots, les enfants les
chantaient et, ce faisant, ils apprenaient à lire. » Comme les
parents qui à la demande de leur enfant lisent et relisent « son
histoire préférée. Puis un jour, ils se rendent compte que
l'enfant lit avec eux, voire même peut lire sans eux. Il a appris
simplement en voyant les mots et en les entendant en même temps. »
Sans tout maîtriser de cette façon, ils ont malgré tout « appris
plein de choses sur les correspondances syllabiques. »
L'importance
de savoir lire plutôt que d'apprendre à lire
« Si
nous lisons et si nous écrivons, les enfants auront envie de le
faire aussi ; et si nous ne le faisons pas, ils n'en auront pas
envie. »
« Quand
les livres ont du sens pour eux, les jeunes veulent lire, ils en ont
besoin et ils aiment ça ; et quand ce style de livres est mis à
leur disposition, tôt ou tard, sans qu'on leur « apprenne »,
avec juste un coup de pouce, ils arrivent bien à les lire. (…)
Les
livres avec lesquels la plupart des enfants sont obligés d'apprendre
à lire sont, au delà de toute compréhension, ennuyeux, stupides,
superficiels, trompeurs, malhonnêtes et simplistes. » Un
vocabulaire restreint et faible, à vouloir faciliter la tâche de
l'enfant, ne lui rend pas honneur... Un livre doit avant tout être
intéressant pour son lecteur, sinon à quoi bon ? Certains
livres de lecteurs débutants sont assez intéressants, mais au
vocabulaire et nombre de mots là encore navrant... Demandez donc à
des enseignants ou à des parents d'élèves de CP et CE1...
Arrêtons
de demander aux enfants de lire à voix haute en classe pour vérifier
s'ils savent lire ou pour soi-disant les aider... « Et plus
important, si les enfants étaient autorisés à lire tout seuls pour
leur propre plaisir, ils remarqueraient et corrigeraient d'eux-même
la plupart de leurs erreurs. »
apprendre
à écrire
« Pour
aider quelqu'un à apprendre à écrire, on doit lui montrer très
clairement que l'écriture est un prolongement du discours, que
derrière tous les mots écrits il y a une voix humaine qui parle et
que lire est ce qui permet d'entendre ce que disent ces voix. »
« Ce
qui est capital ici, c'est de faire la connexion entre l'ordre
chronologique des sons dans un mot parlé et l'ordre dans l'espace
des lettres du même mot écrit. Si tant d'enfants ont du mal à
comprendre cette connexion, c'est que dans la plupart des consignes
de lecture, on n'en parle pas. » Opposer les lettres minuscules
et majuscules est aussi une absurdité, qui induit les enfants en
erreur : il s'agit de sa forme et non de sa taille...Cela donne
aussi à certains enfants l'impression que ce n'est pas la même
lettre. Il y a plusieurs façons de tracer les lettres, et plusieurs
manières d'écrire, et avec plusieurs objets différents également.
« Nous
pouvons aussi faire toucher du doigt aux enfants que, tout ce qu'ils
voient écrit autour d'eux, ce sont des messages délivrés par des
gens. »
« Nous
devons faire comprendre aux enfants qu'écrire, c'est une extension
de capacités qu'ils possèdent et utilisent déjà pour leur propre
compte : les capacités du langage. (…) Écrire, c'est un truc
magique, comme des paroles congelées qu'utilise celui qui écrit,
jour après jour, pour dire tout ce qu'il veut à celui qui le lira.
C'est une extension de la voix, et comme les enfants ont le sentiment
de leur petitesse et qu'ils aimeraient être plus grands et plus
puissants, l'idée qu'écrire peut rendre plus large leur audience
peut vraiment les motiver. »
L'orthographe
« La
meilleure façon de bien apprendre l'orthographe est de beaucoup lire
et écrire. Cela va remplir vos yeux avec l'apparence
des mots, et vos doigts avec la sensation
des mots. »
John
Holt trouve ainsi inutile tous les exercices et règles d'orthographe
pour tenter d'apprendre à bien orthographier, mais pour les
« irréductibles » des exercices, il propose « un
auto-test d'orthographe qui permet aux élèves de faire le tri entre
les mots qu'ils connaissent et ceux qu'ils ne connaissent pas, et de
travailler sur ces derniers » (page 166). « L'important
dans tout ça, c'est que ce soit l'enfant qui contrôle le processus
de test et de vérification. » John Holt demande expressément
de ne pas faire cet auto-test avec des enfants qui commencent tout
juste à lire et à écrire. Il ne recommande cette méthode qu'avec
« des enfants plus âgés qui ont déjà une mauvaise
orthographe » et « seulement de mots mal orthographiés
dans leurs propres écrits. » Méthode qui « fonctionne
aussi avec des adultes. »
John
Holt nous démontre que l'on ne devrait pas imposer aux enfants
d'utiliser uniquement l'écriture cursive mais leur laisser le choix
entre le scripte et le cursif, car « l'essentiel, c'est
qu'écrire signifie bien pour eux être lu par les autres. »
Citoyen
du monde des livres
« Ce
livre est le mien ! »
« Au
lieu de démarrer par la porte étroite, le son d'une lettre, (…)
commenc[er] par une idée importante : les livres nous
appartiennent. Alors [le lecteur débutant structure] cette grande
idée en plus petites, néanmoins toujours essentielles : des
histoires habitent dans les livres ; il y a des mots dedans ;
les histoires sont en quelque sorte contenues dans les mots ; la
clé pour voir surgir et prendre possession des histoires consiste à
saisir les mots ; et, ainsi, les histoires peuvent être
partagées avec d'autres gens. » N'est-ce pas là le plus
important ?
Conclusion
et élargissements
Je
conclue cet article destiné aux Vendredis Intellos en faisant
quelques constatations et aussi quelques propositions qui méritent
d'être commentées, annotées, débattues et augmentées de vos avis
et idées concrètes.
Il
n'y a à mon sens pas de lieu idéal pour apprendre.
A
vrai dire, le lieu importe peu, du moment qu'il permet à celui qui
apprend d'être en confiance et de ne pas brutaliser son corps donc
d'être confortable pendant que son cerveau demande toute son énergie
et sa concentration ; cela veut dire aussi un sommeil suffisant,
des rythmes physiologiques d'apprentissage compris et respectés,
mais avant tout laisser à l'apprenant ,enfant ou adolescent, le
temps de gérer ses propres apprentissages afin qu'ils soient
durables (sinon, on demande un « bachotage »
quasi-permanent, et comme chacun le sait, le « bachotage »
n'a aucun intérêt pour la compréhension et la mémorisation à
long terme). Le lieu importe peu, du moment qu'il est ouvert sur le
monde et donne envie d'en savoir plus sur celui-ci : les
collèges par exemple, sont des architectures conçues pour enfermer
l'élève loin de l'agitation du monde, des murs hauts et très peu
de fenêtres... tout le contraire de ce qui permettrait à nos ados
de s'ouvrir sur ce monde auquel ils vont bientôt participer comme
tout un chacun, à leur façon. Le lieu importe peu mais devrait
permettre à l'apprenant de rester connecté avec les autres
générations pour ne pas s'en détourner et se fixer uniquement sur
sa propre personne sans daigner ouvrir ses yeux et son cœur aux
autres... On se plaint d'avoir une société égoïste (enfin, c'est
bizarre car les égoïstes sont toujours les autres, n'est-il pas?),
mais on enferme chaque catégorie d'âge et bien plus dans des cases
et des bâtiments qui les repoussent loin les uns des autres, et loin
de la compréhension mutuelle, loin des savoirs que chacun accumule
dans sa vie et qui rend nos vies si riches et dignes d'être
partagées...
Il
n'y a à mon sens pas de personne idéale pour accompagner celui qui
apprend, dans le sens où une seule personne ne peut suffire !
Qu'on parle de l'enseignant ou du parent qui pratique l'instruction
en famille, cela ne peut être le seul référent de l'apprenant !
Ne criez ni ne fuyez pas ! Essayez plutôt de voir plus loin :
Apprendre
est bien chercher à accumuler des savoirs complexes (pas toujours
compliqués, mais complexes bien souvent) ou des compréhensions
multiples et enrichies au fur et à mesure de nos besoins, et ce quel
que soit notre âge, n'est-ce pas ! Êtes-vous d'accord, qu'apprendre,
c'est s'enrichir de plus en plus grâce à l'action conjuguée de
notre expérience et de la connaissance des autres ? Alors
pourquoi vouloir tout résumer en une personne ? Pourquoi ne pas
permettre par exemple, très régulièrement ou quotidiennement, que
des personnes de tous métiers, de toute classe sociale viennent
raconter et montrer leur métier ou mieux encore que les élèves
intéressés puissent être accueillis facilement au sein des
entreprises, des usines, parmi les artisans et les professions
libérales etc... où chacun pourrait se frotter un peu au monde
réel et y apprendre autant sinon plus que dans un lieu fermé à la
réalité sous prétexte de protection... J'ai des enfants, et les
protéger n'est pas les enfermer, c'est leur faire découvrir le
monde avec un accompagnement respectueux d'eux et des autres à la
fois ! Spécialiser l'éducation dès onze ans me semble une aberration pour la plupart des enfants qui ne savent pas du tout
quels métiers vers lesquels ils ont envie de se tourner, étant
donné qu'ils n'y sont jamais confrontés (ne parlons pas du stage
unique de 3e qui est de la poudre aux yeux!). Les classes pourraient
se partager en deux groupes pour les moins de 16 ans avec par exemple
d'une part deux enseignants généralistes qui feraient vivre les
apprentissages en développant des échanges et en cumulant les
expériences et les connaissances (car qui peut dire que chaque
enseignant a retenu exactement les mêmes choses!?) , et d'autre
part, des classes ouvertes avec deux enseignants aussi mais
spécialistes (une classe de 2 spécialistes pour chaque « matière »
à développer) où les élèves seraient libres d'aller -et de
sortir (sans gêner les autres) selon leur désir d'apprentissage …
un peu à la manière de l'Ecole de Summerhill en Angleterre. Je ne
fais qu'extrapoler, bien sûr, je ne prétends pas avoir les
solutions parfaites, mais les idées essentielles me semblent exposées dans cet article, en toute humilité, et ne demandent qu'à entendre d'autres points de vues, d'autres esquisses de solutions...mais de solutions concrètes.
Car
enfin, n'ayons pas peur de dire que l'éducation a vu son
industrialisation croître et le bien-être et les connaissances des
élèves régresser dans un même temps (comme pour
l'industrialisation de la Naissance, voir Michel Odent : le
Fermier et l'Accoucheur). Est-ce que je dis une absurdité ? Pas
si sûr : je défends l'école laïque et pour tous avec
conviction, mais ce n'est pas en transformant l'école en usine des
apprentissages que cela va contribuer à former des citoyens bien
dans leur peau et leur tête, fiers de leurs connaissances, honnêtes
et confiants dans leurs capacités à s'adapter au monde qui les
entoure ! L'industrialisation de la connaissance qui se
justifie, c'est la connaissance à la portée de tous, pas la
connaissance unique imposée et réduite à un programme pour tous :
la nuance est de taille ! Nous avons commis là une grosse
erreur : l’Éducation a besoin de sur-mesure (comme la
Naissance), et si nombre d'enseignants - que je respecte pour tous
ceux qui sont passionnés par leur métier qu'ils voient comme un
partage et un échange au profit de l'enfant ou de l'adolescent et
non comme une partie d'entre eux qui voient leur métier comme un
enseignement de maître à disciple, comme adulte ayant tout pouvoir
et autorité à mineur (quel mot bien choisi, en l'occurrence !)
n'ayant que le droit d'écouter en silence ou sans trop poser de
questions trop digressives... - si nombre d'enseignants passionnés
et respectueux pouvaient pratiquer leur métier de cœur sans qu'on
leur reproche ce qui font d'eux de véritables enseignants, de
véritables accompagnants au savoir et au savoir-faire , si des
« scribouillards » ne se lançaient pas à chaque nouveau
gouvernement de quelque pays que ce soit dans une refonte prétendue,
déstructurante et sans intérêt pour les apprentissages des enfants
et des adolescents, si une réelle prise en compte des besoins des
apprenants, des élèves qui sont avant tout des enfants et des
adolescents en pleine croissance, en pleine mutation, en pleine
maturation vers l'adulte qu'ils deviendront, était réellement faite
(et non de simples constatations évidentes pour tous : ah oui,
les jeunes ont besoin de dormir pour mieux grandir et apprendre, ils
ont besoin de manger équilibré et de ne pas faire ci ou de faire
ça...?)... Il s'agit de nos enfants ; bon sang ! Ou des
enfants de nos amis, de nos proches, de nos futurs enfants ou de nos
petits-enfants... Cessons de contempler les dégâts et de se
contenter de constater que ça va mal ! Soyons de vrais
citoyens : nous avons la chance de vivre dans une démocratie,
or la démocratie comme la liberté, ne s'use que quand on ne s'en
sert pas !
L’humanité
est faite d'individus uniques qui apprennent toute leur vie à vivre
en groupe et à se découvrir eux-même. Apprendre est l'affaire de
toute une vie, et ne pas déconnecter l'apprenant du quotidien comme
de lui-même est crucial pour permettre de garder ou créer la
confiance en soi et ne pas briser les liens intergénérationnels qui
font qu'une société le reste. Apprendre, c'est vivre ; vivre,
c'est apprendre.
Voilà,
pardonnez-moi (si vous le voulez) si je me suis un peu lâchée dans
la conclusion, mais il y a tant à dire et surtout à faire pour
améliorer les conditions d'apprentissage des enfants et des
adolescents ! Je sais pertinemment que dans nombre de pays, les
enfants n'ont même pas la possibilité d'apprendre et sont
contraints d'aller travailler pour subvenir aux besoins de leurs
famille et aux leurs, mais cela ne doit pas empêcher de vouloir
toujours mieux pour nos enfants, où qu'ils soient dans le monde !
Si nous cessons de vouloir mieux comme monde, comme société pour
eux, alors ce n'est pas la peine d'être parents, non ?
C'était
la deuxième partie de mon article pour les Vendredis Intellos sur
les Apprentissages autonomes de John Holt.
La
première partie est là : Comment apprend-on ?
Merci pour ce long article, tu me dévoile plein de pistes intéressantes, je crois que je vais me procurer ce bouquin. Je partage l'idée que c'est en voyant lire et écrire autour de soi, que naît l'envie d'apprendre, mais que faire lorsque l'enfant vit dans un milieu où l'écrit est synonyme d'incompréhension et de souffrance...Certains enfants arrivent à l'école avec des valises déjà si lourdes, que leur curiosité naturelle a bien du mal à éclore. C'est vrai que l'éducation nationale encourage nettement le bachotage au détriment de la découverte, les mauvaises langues diront que c'est pour former des citoyens plus dociles ;). A titre personnel, mes méthodes "actives" m'ont parfois valu des reproches de la part de parents d'élèves et aussi de mes collègues. Ce n'a pas été de la tarte d'expliquer que je ne peux pas enseigner décemment la géométrie avec pour seul support un fichier sur lequel les exercices sont de format demi A4!
RépondreSupprimerJ'ai bien aimé aussi que tu parles de l'enseignement si exigeant de la musique, même si je mettrais quelques bémols concernant la méthode Suzuki. Dommage que cet art ne soit, en pratique, enseigné qu'à une petite élite alors que la musique est connue pour "booster" les facultés cognitives ! Il y a du boulot et des débats en perspective pour réformer (refonder ?) notre vision de l'éducation.
Pas toujours facile de faire entrer des pratiques que les collègues ne connaissent pas, j'imagine, oui... Mais voir l'étincelle qui s'allume dans les yeux des enfants, c'est si précieux...
SupprimerA propos de la méthode Suzuki, justement j'ai nuancé que l'intérêt était surtout de reprendre les supports plus que d'en suivre les cours... Commme dans beaucoup de situations, prendre le bon sans en perdre le sens, et l'adapter à ses besoins me semble plus logique que de vouloir suivre une méthode pédagogique ou autre sans jamais regarder ailleurs ou sans en dévier d'un pouce(ça vaut aussi pour le maternage, la vie quotidienne et l'écologie...pour beaucoup de choses en fait). Nous sommes tous différents, et rester en cohérence avec soi-même me semble le plus important, car sinon on perd sa propre identité et sa confiance en soi...
Les méthodes et livres si intéressants et riches soient-ils ne peuvent être que des supports pour nous donner un coup de pouce. ;)
Merci beaucoup pour cet énorme travail de synthèse...!! Comme souvent j'aurais tant de choses à dire que je ne sais par où commencer..!! J'espère pouvoir un jour prochain en parler de vive voix avec toi!!!
RépondreSupprimerTrès rapidement, je partage assez la vision de Flo sur la méthode Suzuki, proposée à prix d'or...
Sur les maths, je me demandais aussi si tu connaissais la théorie des situations de Guy Brousseau... Un peu théorique je l'admets mais il propose une méthode d'apprentissage de la division euclidienne très très intéressant...
Pour la méthode Suzuki, je viens de répondre à Flolasouricette ;)
SupprimerNon, je ne connais pas non plus la théorie des situations de Guy Brousseau. A creuser... merci!
J'ai travaillé (en majeure partie, mais pas exclusivement) avec mes filles durant plusieurs mois avec grand plaisir pour elles comme pour moi avec les supports des Frères Lyons (Défimaths) que j'ai trouvé très intéressants car privilégiant le sens et la compréhension, et portant plus attention aux compétences des enfants qu'à leur âge ou prétendu niveau... ;)
Bonjour!
RépondreSupprimerj'ai lu les deux parties, que j'ai trouvées brillantes et en parfaite adéquation avec l'enseignement de John Holt, que j'apprécie beaucoup.
Le rôle de Rasmus me fait penser à celui d'Arno Stern dans son atelier.
Finalement, c'est toujours le moins qui est le mieux, une sorte de tao de l'éducation.
Se limiter à accompagner, donner des ressources, un environnement riche et épanouissant... me semble suffisant.
Summerhill est également un très bel exemple du respect de l'autonomie des enfants.
Pour ma part, dans le projet que j'élabore, je souhaiterais une école nomade, avec des gens de toutes générations, d'horizons différents. Pouvoir aller rencontrer une personne dans son métier, dans sa vie, partager, découvrir et grandir ensemble, s'essayer à toutes sortes de pratiques... Le monde a tant de joies et de merveilles à nous apporter!
Je ne vais pas scolariser mon enfant. A moins, si l'opportunité se présente, dans une école Steiner Waldorf.
Rester à l'écoute de son enfant, s'adapter continuellement, s'ouvrir, et le respecter en tant qu'être humain intégral, me semble la voie la plus porteuse.
Merci Aurore pour ton commentaire !
RépondreSupprimerJ'ai été "frappée" par le rôle de Rasmus, celui d'accompagnant bienveillant et non intrusif mais hautement disponible !
Summerhill m'a également marqué, avec cependant un bémol de taille sur le lien affectif : absence des parents, très éloigné du maternage donc, mais pour le reste c'est très riche et constructif...
Steiner et Freinet sont, avec en partie Montessori aussi des accompagnements qui m'intéressent et m'inspirent sans m'emprisonner... Waldorf quelque peu aussi... Les programmes tout faits ne permettent pas l'expression véritable des richesses qu'ils peuvent participer à encourager... S'inspirer sans être prisonnier, aussi riche soit une pédagogie ou une idée...
Ton projet me parle beaucoup !! Mêler les âges et les compétences aussi, le partage dans son sens profond, c'est cela la vraie richesse à mon avis !
Bonsoir!
SupprimerMerci :)
Oui je trouve aussi que cette dimension parentale manque à Summerhill, tout comme le mélange des générations, et de personnes venant de différents horizons. Mais l'approche de l'éducation dans cette école reste quand même un bel exemple!
Pour ma part, je suis plus inspirée par la pédagogie Steiner Waldorf, pour ses dimensions artistiques, manuelles, spirituelles... J'apprécie évidemment les apports d'autres pédagogies, parce que je crois qu'il ne faut pas se cantonner à l'une ou autre comme à un mode d'emploi. Les enfants sont avant tout nos guides, la pédagogie est uniquement un moyen (pas un but en soi) de les accompagner au mieux.
Au plaisir de partager!
Je compte bien participer aux Vendredis Intellos à la rentrée, en attendant j'aurai le plaisir de lire ce qu'il s'y trouve :)
En tout cas, merci pour toutes ces belles initiatives!
Bonsoir,
RépondreSupprimerje me permets de mettre un lien vers vos articles sur le blog de notre association de parents, car vous avez bien résumé ce livre que j'aime bien mais que je n'arrive pas à présenter.
Par la même occasion, je découvre votre blog et m'en vais le parcourir plus amplement !