23 mars 2012

Les apprentissages autonomes Partie 2 - Solutions concrètes et pistes pour aider les enfants et adolescents à apprendre


La semaine dernière nous avons vu comment « les enfants transforment leur expérience en connaissance », exactement comme le chercheur ou le scientifique (mais contrairement aux clivages imposés dans les programmes scolaires, l'un et l'autre sont en fait un même processus). Nous avons vu avec John Holt, auteur des apprentissages autonomes (aux éditions l'Instant Présent), que « si nous essayons de contrôler, de manipuler ou de dévier ce processus, nous le dérangeons » et que « si nous prolongeons trop longtemps notre interventionnisme, le processus s'arrête et le scientifique indépendant en l'enfant s'efface. »
Permettre à l'enfant de faire ses propres connexions est un inestimable cadeau ! Ce devrait être un droit au même titre que l'amour, la nourriture et l'air... « Nous pouvons lui dire quelle est la connexion. Pour autant, nous ne devons pas supposer que, parce que nous le lui avons dit et parce qu'il peut le répéter , il en a réellement connaissance. Il doit la découvrir par lui-même.
Je ne dis pas que les enfants doivent tout découvrir sans aucune aide. Nous pouvons les aider de plusieurs façons. Nous pouvons mettre à leur disposition les ressources facilitant les découvertes. L'apprentissage est un processus de découverte, et si nous voulons qu'il se fasse, nous devons en créer les conditions favorables. Nous savons quelles sont ces conditions : elles comprennent le temps, le plaisir, la liberté et l'absence de pression. »

On « demande souvent aux enfants de répéter comme quelque chose de logique, quelque chose qui ne leur semble pas du tout logique, au point qu'ils renoncent à réconcilier ce que disent les gens sur le monde et ce qu'ils ressentent réellement de ce monde. Ils acceptent comme une vérité tout ce que l'autorité dit être la vérité. Ils n'essaient plus de vérifier ou de tester. Ils finissent très vite par oublier comment tester d'ailleurs. Oh bien sûr c'est facile de tester que l'eau bout à telle ou telle température ; mais la plupart de nos connaissances, la majeure partie de ce qu'on nous demande d'accepter comme vérité, ne peut être testée aussi facilement. Je ne peux pas mettre en place des contrôles expérimentaux pour tester ce que les gens me racontent au sujet de l'histoire, de l'économie ou de la nature humaine. Je dois confronter et assimiler ce qu'ils disent à l'aune de ma propre vision du monde. »

Comment accompagner l'enfant ou l'adolescent dans son parcours d'apprentissages ?

On peut déjà dire qu'il « apprendra plus et mieux si ses apprentissages sont motivés » par le « travail sérieux » d'un « adulte » référent ou de plusieurs, « plutôt que par des travaux scolaires. » Et pour ce qui est des « mathématiques, physique, etc C'est toujours mieux quand ces matières trouvent leur origine dans la réalité. » Adultes et jeunes de tous âges peuvent s'associer réellement et sans hiérarchie dans des recherches très sérieuses et à la rédaction de leurs travaux. (un exemple en est donné par John Holt dans son livre pages 62 et 63, que je vous laisse découvrir en le lisant)

Au pays des nombres

« Je suis sûr que bien des enfants auraient envie d'apprendre l'arithmétique et l'apprendraient facilement si c'était interdit. »
Les enfants et bon nombre d'adultes verraient les nombres comme une étrange « procession de petites créatures la première appelée Un, la seconde Deux, la troisième Trois, et ainsi de suite. Ensuite ces petites créatures se livrent sans doute à des danses mystérieuses et insensées que l'on commente en disant des choses comme « Deux et Deux font Quatre » (…) certainement , en partie, la raison pour laquelle ils avaient tant de problèmes avec » les nombres.
Les pédagogies « nouvelles » ont partiellement compris l'importance extrême que l'on n'enseigne pas à compter aux enfants en l'absence de vrais objets ; mais ils privilégient bien vite la comptine numérique (Un, deux, trois...) qui « n'a pas forcément grand rapport avec la compréhension de ce que sont les nombres. (…) Ça ne devrait jamais être d'abord « trois » ou « sept » tout seul, ais toujours « deux pièces », « trois allumettes », « quatre cuillères » ou toute autre chose qu'on a sous la main. Certains enseignants partagent bien cette idée et la pratique pour bonne partie, comme celle de permettre aux enfants de voir les nombres un coup alignés en rang, un autre arrangés en triangle ou en carré, pentagone, ou comme sur les dés, les nombres n'étant plus figés mais bien une représentation concrète , avec des correspondances à découvrir par soi-même autrement qu'en comptant, au moins pour les petits nombres jusqu'à dix... « De sorte [qu'un] nombre ne se réfère pas à un objet particulier, mais à la taille du groupe d'objets que l'on a mis de côté.  A un moment donné, on peut aussi introduire l'idée de nombres ordinaux : c'est à dire, les nombres qui indiquent la place d'un élément dans un tableau et non la taille d'un groupe d'éléments. »
Pour parvenir à faire comprendre les additions et les soustractions, la « complexification » enseignée le plus souvent n'est pas vraiment nécessaire :
« 2 + 3 = 5, 3 + 2 = 5, 5 – 2 = 3 et 5 – 3 = 2 ne sont pas quatre réalités différentes, mais quatre façons différentes de regarder une seule réalité. De plus cette réalité n'est pas une réalité de l’arithmétique qu'il faut absorber par foi et mémoriser comme des syllabes dénuées de sens. C'est une réalité de la nature, que les enfants peuvent découvrir par eux-mêmes, et redécouvrir ou vérifier par eux-même aussi souvent qu'ils en ont besoin ou qu'ils le désirent.
La réalité en question est la suivante :
***** ˂---˃*** **
(…) C'est vrai partout dans l'univers. (…) L'arithmétique est apparue (et apparaît) quand les homes ont commencé (et commencent...) à prendre conscience de cette réalité numérique de la nature et à y réfléchir. »
« Qu'est-ce que ça nous apporte ? Cela nous apporte la chose suivante : au lieu d'avoir à mémoriser des douzaines de choses » pour cette réalité, « quatre suffisent (…) En bref, toutes les tables d'addition ou de soustraction que l'on donne aux enfants à mémoriser, peuvent être redécouvertes et écrites par les enfants eux-mêmes. L'avantage de cette dernière méthode c'est que notre esprit est bien plus puissant à découvrir qu'à mémoriser, ne serait-ce que parce que découvrir est en soi beaucoup plus amusant. Un autre avantage, c'est que toute cette arithmétique (et par extension toutes les mathématiques) qui semblait pleine de mystères, de coïncidences et de contradictions, apparaît tout à fait sensée. »

John Holt explique comment faire une calculatrice artisanale toute simple avec du papier (et un crayon) , très pratique et efficace ! « Les enfants qui utilisent cette calculatrice artisanale vont rapidement découvrir des choses qu'un apprentissage par cœur ne leur aurait jamais révélé. »
Nous la testons ici, et ça semble presque magique... quand l'enfant est prêt.

« Même avec de très nombreuses explications, personne ne pourra interpréter un système de symboles non familier pour en déduire une réalité qu'il représente. Il faut d'abord faire l'opération dans l'autre sens. »

John Holt explique comment on peut comprendre ainsi les multiplications, les factorisations, divisions, fractions... à partir d'une donnée réelle toute simple, permettant aussi de comprendre et trouver les nombres « premiers ». Tellement simple expliqué ainsi !

De même tellement simples à connaître ses tables une fois qu'on a vu comment elles fonctionnent et de les utiliser. Se familiariser avec les tables est bien pratique au quotidien, et John Holt en fait un jeu, une sorte de challenge avec soi-même. Il montre comment faire remplir ses grilles à un enfant, en lui laissant le temps nécessaire, et sans y apporter de correction : l'enfant se familiarise au fur et à mesure avec les tables et leur structure, et remarquera bien que l'un des nombres introduit des contradictions et donc semble faux, « comme s'il n'était pas à sa place, exactement de la même manière qu'un enfant qui apprend à lire par lui-même remarque ce genre de contradictions quand il se trompe de mot.  Ce qui est bien plus important que de savoir les tables de multiplications en tant que telles, c'est que l'enfant acquière le sentiment que les nombres se comportent d'une manière sensée et ordonnée. (…) Quel que soit son rythme, arrivera un jour où l'enfant aura rempli tous les produits de la grille. Si la grille est (…) placée dans un endroit bien visible, remplir la dernière case va être un moment assez excitant. »
John Holt explique que même si l'enfant choisit de se servir d'une calculatrice (et sait s'en servir) pour remplir sa grille, il faut le laisser faire, « car même ainsi il pourra remarquer certaines structures ». « Le jeu peut aussi devenir : « Combien de cases est-ce que je peux remplir sans utiliser la calculatrice ? » Surtout ne pas lui demander de combien de cases il se souvient, car ils n'en sont pas là : ils n'ont pas encore conscience de s'en souvenir... mais après avoir rempli plusieurs grilles vierges (de plus en plus facilement et rapidement, mais de lui-même, pas comme pression), battant ses propres records, commençant par ceux qu'il trouve les plus faciles, et petit à petit intégrant les autres sans même faire l'effort démotivant d'apprendre ses tables par cœur.

« Le problème avec la plupart des exercices d'arithmétique c'est que soit les enfants les trouvent ennuyeux, soit ils leur font peur. Résultat, s'ils ont appris quelque chose, l'expérience a été si déplaisante qu'ils vont bien vite l'oublier. » Transformer en jeu facile l'assimilation des tables donne envie d'en savoir plus, cette excitation qui prend au ventre quand on comprend et/ou apprend quelque chose qui nous semblait mystérieux auparavant.

John Holt raconte des anecdotes de séances avec ses élèves très vives et enthousiasmantes. Multiplier des grands nombres, aborder et comprendre les fractions, comprendre que « l'infini » n'est pas un nombre et même pas un nom, mais plutôt un adjectif qui signifie sans limite, ou sans fin ; faire des jeux mathématiques, aborder l'économie domestique (que tout enfant devenu adulte indépendant sera un jour obligé de pratiquer, mais pourquoi attendre pour aborder du sérieux, après tout, les choses peuvent être sérieuses et amusantes?) , résoudre des problèmes , pas ceux sans intérêt qu'on propose souvent aux élèves, mais trouver la solution d'un problème que l'on a vraiment envie de résoudre est très motivant (…) Trouver comment fonctionnent les chose, résoudre des problèmes, c'est la chose la plus amusante que les êtres humains sachent faire »


Apprendre la musique

Apprendre à l'aimer avant tout, et pour l'aimer il faut l'écouter, écouter toute sorte de musique, tout ce qui peut toucher le cœur et les oreilles, épanouir les sens en quelque sorte. Mais il ne faut pas suggérer à un enfant d'apprendre la musique si son envie n'existe pas : jouer parce qu'on en a envie, et alors viendra l'envie d'apprendre à jouer autre chose... La tyrannie des répétitions devient un véritable plaisir du moment que celui qui joue ne le fait pas pour les autres mais pour soi avant tout... le plaisir de jouer pour les autres ne peut venir qu'après... john Holt évoque la méthode Suzuki, introduisant la musique au quotidien dès la grossesse et les premières années de l'enfant, et incitant les enfants à reproduire (d'abord assez maladroitement, évidemment) ce qu'ils entendent autour d'eux, de même que l'enfant est baigné dès ses premiers instants d'audition dans sa langue maternelle... Les airs sont devenus familiers et c'est d'abord cette familiarité qui rend facile et agréable l'apprentissage de la musique ou de la langue. Les récitals mélangent tous les niveaux, tous les âges, il n'y a pas de star, ni de sentiment de compétition : « juste un groupe d'enfants qui se réunissent pour jouer de la musique pour leur plaisir, le plaisir de leurs parents et de tous ceux qui sont là pour les écouter. »
Bien sûr tout n'est pas parfait : on n'autorise pas les enfants musiciens confirmés à apprendre à accorder leur instrument, alors que c'est important, par exemple. « Ce sont surtout des ressources très utiles pour les enfants qui apprennent la musique ainsi que pour leurs parents (qui peut-être apprennent eux aussi.). L'astuce c'est de les utiliser mais de ne pas s'y restreindre. Il faut étendre l'univers de vos enfants : encouragez-les à improviser, à écrire des petits morceaux. Encouragez-les à composer pour les autres et à commencer aussitôt que possible à jouer de la musique » de tout registre. « En bref, pensez à ramener l'apprentissage de la musique vers l'exploration, la découverte, l'aventure et par dessus tout, vers la joie et l'excitation qui en sont la véritable substance. » Les émotions que l'on ressent quand on travaille et joue d'un instrument (que l'on a choisi) « vont de l'effort pénible à une intense concentration, d'une grande frustration et exaspération à quelque chose qu'on ne peut appeler autrement qu'exaltation. Ces sentiments sont si profonds que parfois, on peut à peine jouer. On ne peut pas utiliser le mot « amusant » pour décrire cet éventail de ressentis. (…) L'effort, la concentration, la frustration, la persévérance, la résolution, les moments de surprise, de joie, et oui aussi d'exaltation, sont un tout autre monde. »


Lire et écrire

John Holt affirme que la confiance doit venir avant tout : « le maximum possible de confort, de réconfort et de sécurité ».
Dans une école près de Copenhague, il n'y a « pas de classes, pas de groupe, pas d'enseignement [de la lecture] (…) Les enfants (comme les adultes) lisent s'ils le veulent, quand ils le veulent, ce qu'ils veulent, avec qui et autant qu'ils le veulent. Cependant tous les enfants savent -ce n'est pas explicite, quand vous êtes dans cette école, vous savez- , que quand ils le veulent, ils peuvent aller voir (…) un grand gaillard d'enseignant à la voix grave qui parle lentement (…) et qu'ils peuvent lui demander : « Tu veux bien lire avec moi ? » il répondra « Oui ». L'enfant choisit quelque chose à lire, va avec Rasmus dans un petit coin, pas une pièce fermée mais un lieu douillet et privé, il s'assoit près de lui et commence à lire à voix haute. Rasmus ne fait presque rien. De temps en temps il dit doucement « Ja, ja », qui signifie : « C'est bien, continue... » Sauf s'il s'aperçoit que l'enfant panique, il n'indique et ne corrige jamais d'erreur. Si l'enfant l'interroge sur un mot, il répond simplement ce que ça veut dire. Au bout d'un moment, environ vingt minutes, l'enfant s'arrête, ferme le livre, se lève et part faire autre chose.
On peut difficilement qualifier cette d'enseignement. Pourtant Rasmus avait été formé pour enseigner la lecture. Il m'a raconté qu'il lui avait fallu bien des années pour arrêter de faire, d'un seul coup, toutes ces choses qu'on lui avait apprises à faire, car finalement il avait réalisé que ce minuscule soutien moral c'était tout ce dont les enfants avaient besoin, et qu'en faire plus n'était en fait d'aucune aide. »
« J'ai demandé à Rasmus combien de temps les enfants semblaient avoir besoin de ce « soutien » avant de se sentir prêts à explorer la lecture tout seuls. Il m'a répondu que, d'après ses souvenirs de ces sessions de lecture, la durée la plus longue qu'un enfant ait passé à lire avec lui était d'environ trente heures réparties en séances de vingt minutes à une demi-heure sur quelques mois. Et il a ajouté que de nombreux enfants passent beaucoup moins de temps que ça avec lui et que beaucoup d'autres ne lisent jamais avec lui.(...) Quelle que soit la manière et le moment où les enfants [de cette école] avaient appris à lire, ils étaient tous devenus de bons lecteurs. (...)
Trente heures. Une semaine d'école. Voilà l'ampleur de la tâche. »


Découvrir les lettres et découvrir les mots dans le contexte

Les « chemins qu'ils prennent pour explorer le monde autour d'eux, en particulier celui des lettres et des nombres, sont variés, ingénieux et inattendus. »
Nous voyons tous partout de l'écrit autour de nous, chez nous, dans la rue, lorsqu'on fait ses courses, et bien sûr sur et dans les livres... quels qu'ils soient, les mots griffonnés sur un bout de papier pour nos proches, pour une liste de choses à faire, pour un courrier , même un mail ou l'internet nous exposent ainsi que les enfants, s'ils sont avec un adulte – de préférence- à l'écrit...
Vient un jour où, que cela soit à un proche, parent ou non, ou bien à un enseignant, l'enfant demande ce que veut dire tel mot (il a compris depuis quelques temps déjà qu'un mot est une forme particulière entourée d'espace et qui signifie la même chose que ce qu'on peut dire, même s'il ne saura pas forcément l'expliquer). L'enfant commence ainsi par demander ce que font telle et telle lettre si on les met ensemble... ou voudra écrire une lettre à quelqu'un qu'il aime. Là, il a envie de se sentir « alors plus fort, plus compétent, plus utile et plus proche du monde des adultes » : il n'apprend pas pour plaire à l'adulte, même si ça peut plaire à l'enfant de montrer ce qu'il a compris, ce qu'il sait. Pour lui c'est sérieux et important. Comme un journal sérieux qui contient de l'information réelle, ou une carte routière ou un calendrier, les pages jaunes... tout ces trucs d'adulte « où tout le monde fait des choses mystérieuses et intéressantes ».

John Holt regrette que l'école ne permette pas aux enfants de faire leur propre progression de tâches de plus en plus difficiles, car les défis extérieurs sont souvent vus « comme des menaces (ce qu'ils sont souvent, car si vous échouez à les accomplir, vous prenez un gros risque d'être ridiculisé) [et] perdent peu à peu l'habitude de se stimuler eux-mêmes, même en dehors de l'école.

« Les enfants qui lisent pour leur plaisir s'arrêtent rarement pour poser des questions sur des mots. Ils ont envie d'avancer dans l'histoire. Si le mot est important, ils devinent son sens. (…) En ce qui concerne les mots compliqués, ils les comprennent en les rencontrant dans différents contextes.
Les gens deviennent bons lecteurs et acquièrent un riche vocabulaire grâce aux vrais livres et non pas grâce aux livres de classe ou aux dictionnaires. (…) un dictionnaire c'est une collection d'opinions de personnes différentes sur ce que les mots signifient et sur la façon dont les gens les utilisent. »

Les auditifs

John Holt nous évoque une enseignante qui « écrivait les paroles d'une chanson au tableau -parfois une chanson que les enfants connaissaient, parfois une nouvelle chanson qu'elle leur apprenait – et au fur et à mesure qu'elle pointait les mots, les enfants les chantaient et, ce faisant, ils apprenaient à lire. » Comme les parents qui à la demande de leur enfant lisent et relisent « son histoire préférée. Puis un jour, ils se rendent compte que l'enfant lit avec eux, voire même peut lire sans eux. Il a appris simplement en voyant les mots et en les entendant en même temps. » Sans tout maîtriser de cette façon, ils ont malgré tout « appris plein de choses sur les correspondances syllabiques. »

L'importance de savoir lire plutôt que d'apprendre à lire

« Si nous lisons et si nous écrivons, les enfants auront envie de le faire aussi ; et si nous ne le faisons pas, ils n'en auront pas envie. »

« Quand les livres ont du sens pour eux, les jeunes veulent lire, ils en ont besoin et ils aiment ça ; et quand ce style de livres est mis à leur disposition, tôt ou tard, sans qu'on leur « apprenne », avec juste un coup de pouce, ils arrivent bien à les lire. (…)
Les livres avec lesquels la plupart des enfants sont obligés d'apprendre à lire sont, au delà de toute compréhension, ennuyeux, stupides, superficiels, trompeurs, malhonnêtes et simplistes. » Un vocabulaire restreint et faible, à vouloir faciliter la tâche de l'enfant, ne lui rend pas honneur... Un livre doit avant tout être intéressant pour son lecteur, sinon à quoi bon ? Certains livres de lecteurs débutants sont assez intéressants, mais au vocabulaire et nombre de mots là encore navrant... Demandez donc à des enseignants ou à des parents d'élèves de CP et CE1...

Arrêtons de demander aux enfants de lire à voix haute en classe pour vérifier s'ils savent lire ou pour soi-disant les aider... « Et plus important, si les enfants étaient autorisés à lire tout seuls pour leur propre plaisir, ils remarqueraient et corrigeraient d'eux-même la plupart de leurs erreurs. »

apprendre à écrire

« Pour aider quelqu'un à apprendre à écrire, on doit lui montrer très clairement que l'écriture est un prolongement du discours, que derrière tous les mots écrits il y a une voix humaine qui parle et que lire est ce qui permet d'entendre ce que disent ces voix. »
« Ce qui est capital ici, c'est de faire la connexion entre l'ordre chronologique des sons dans un mot parlé et l'ordre dans l'espace des lettres du même mot écrit. Si tant d'enfants ont du mal à comprendre cette connexion, c'est que dans la plupart des consignes de lecture, on n'en parle pas. » Opposer les lettres minuscules et majuscules est aussi une absurdité, qui induit les enfants en erreur : il s'agit de sa forme et non de sa taille...Cela donne aussi à certains enfants l'impression que ce n'est pas la même lettre. Il y a plusieurs façons de tracer les lettres, et plusieurs manières d'écrire, et avec plusieurs objets différents également.

« Nous pouvons aussi faire toucher du doigt aux enfants que, tout ce qu'ils voient écrit autour d'eux, ce sont des messages délivrés par des gens. »
« Nous devons faire comprendre aux enfants qu'écrire, c'est une extension de capacités qu'ils possèdent et utilisent déjà pour leur propre compte : les capacités du langage. (…) Écrire, c'est un truc magique, comme des paroles congelées qu'utilise celui qui écrit, jour après jour, pour dire tout ce qu'il veut à celui qui le lira. C'est une extension de la voix, et comme les enfants ont le sentiment de leur petitesse et qu'ils aimeraient être plus grands et plus puissants, l'idée qu'écrire peut rendre plus large leur audience peut vraiment les motiver. »

L'orthographe

« La meilleure façon de bien apprendre l'orthographe est de beaucoup lire et écrire. Cela va remplir vos yeux avec l'apparence des mots, et vos doigts avec la sensation des mots. »
John Holt trouve ainsi inutile tous les exercices et règles d'orthographe pour tenter d'apprendre à bien orthographier, mais pour les « irréductibles » des exercices, il propose « un auto-test d'orthographe qui permet aux élèves de faire le tri entre les mots qu'ils connaissent et ceux qu'ils ne connaissent pas, et de travailler sur ces derniers » (page 166). « L'important dans tout ça, c'est que ce soit l'enfant qui contrôle le processus de test et de vérification. » John Holt demande expressément de ne pas faire cet auto-test avec des enfants qui commencent tout juste à lire et à écrire. Il ne recommande cette méthode qu'avec « des enfants plus âgés qui ont déjà une mauvaise orthographe » et « seulement de mots mal orthographiés dans leurs propres écrits. » Méthode qui « fonctionne aussi avec des adultes. »

John Holt nous démontre que l'on ne devrait pas imposer aux enfants d'utiliser uniquement l'écriture cursive mais leur laisser le choix entre le scripte et le cursif, car « l'essentiel, c'est qu'écrire signifie bien pour eux être lu par les autres. »

Citoyen du monde des livres

« Ce livre est le mien ! »
« Au lieu de démarrer par la porte étroite, le son d'une lettre, (…) commenc[er] par une idée importante : les livres nous appartiennent. Alors [le lecteur débutant structure] cette grande idée en plus petites, néanmoins toujours essentielles : des histoires habitent dans les livres ; il y a des mots dedans ; les histoires sont en quelque sorte contenues dans les mots ; la clé pour voir surgir et prendre possession des histoires consiste à saisir les mots ; et, ainsi, les histoires peuvent être partagées avec d'autres gens. » N'est-ce pas là le plus important ?


Conclusion et élargissements

Je conclue cet article destiné aux Vendredis Intellos en faisant quelques constatations et aussi quelques propositions qui méritent d'être commentées, annotées, débattues et augmentées de vos avis et idées concrètes.

Il n'y a à mon sens pas de lieu idéal pour apprendre.
A vrai dire, le lieu importe peu, du moment qu'il permet à celui qui apprend d'être en confiance et de ne pas brutaliser son corps donc d'être confortable pendant que son cerveau demande toute son énergie et sa concentration ; cela veut dire aussi un sommeil suffisant, des rythmes physiologiques d'apprentissage compris et respectés, mais avant tout laisser à l'apprenant ,enfant ou adolescent, le temps de gérer ses propres apprentissages afin qu'ils soient durables (sinon, on demande un « bachotage » quasi-permanent, et comme chacun le sait, le « bachotage » n'a aucun intérêt pour la compréhension et la mémorisation à long terme). Le lieu importe peu, du moment qu'il est ouvert sur le monde et donne envie d'en savoir plus sur celui-ci : les collèges par exemple, sont des architectures conçues pour enfermer l'élève loin de l'agitation du monde, des murs hauts et très peu de fenêtres... tout le contraire de ce qui permettrait à nos ados de s'ouvrir sur ce monde auquel ils vont bientôt participer comme tout un chacun, à leur façon. Le lieu importe peu mais devrait permettre à l'apprenant de rester connecté avec les autres générations pour ne pas s'en détourner et se fixer uniquement sur sa propre personne sans daigner ouvrir ses yeux et son cœur aux autres... On se plaint d'avoir une société égoïste (enfin, c'est bizarre car les égoïstes sont toujours les autres, n'est-il pas?), mais on enferme chaque catégorie d'âge et bien plus dans des cases et des bâtiments qui les repoussent loin les uns des autres, et loin de la compréhension mutuelle, loin des savoirs que chacun accumule dans sa vie et qui rend nos vies si riches et dignes d'être partagées...

Il n'y a à mon sens pas de personne idéale pour accompagner celui qui apprend, dans le sens où une seule personne ne peut suffire ! Qu'on parle de l'enseignant ou du parent qui pratique l'instruction en famille, cela ne peut être le seul référent de l'apprenant ! Ne criez ni ne fuyez pas ! Essayez plutôt de voir plus loin :
Apprendre est bien chercher à accumuler des savoirs complexes (pas toujours compliqués, mais complexes bien souvent) ou des compréhensions multiples et enrichies au fur et à mesure de nos besoins, et ce quel que soit notre âge, n'est-ce pas ! Êtes-vous d'accord, qu'apprendre, c'est s'enrichir de plus en plus grâce à l'action conjuguée de notre expérience et de la connaissance des autres ? Alors pourquoi vouloir tout résumer en une personne ? Pourquoi ne pas permettre par exemple, très régulièrement ou quotidiennement, que des personnes de tous métiers, de toute classe sociale viennent raconter et montrer leur métier ou mieux encore que les élèves intéressés puissent être accueillis facilement au sein des entreprises, des usines, parmi les artisans et les professions libérales etc... où chacun pourrait se frotter un peu au monde réel et y apprendre autant sinon plus que dans un lieu fermé à la réalité sous prétexte de protection... J'ai des enfants, et les protéger n'est pas les enfermer, c'est leur faire découvrir le monde avec un accompagnement respectueux d'eux et des autres à la fois ! Spécialiser l'éducation dès onze ans me semble une aberration pour la plupart des enfants qui ne savent pas du tout quels métiers vers lesquels ils ont envie de se tourner, étant donné qu'ils n'y sont jamais confrontés (ne parlons pas du stage unique de 3e qui est de la poudre aux yeux!). Les classes pourraient se partager en deux groupes pour les moins de 16 ans avec par exemple d'une part deux enseignants généralistes qui feraient vivre les apprentissages en développant des échanges et en cumulant les expériences et les connaissances (car qui peut dire que chaque enseignant a retenu exactement les mêmes choses!?) , et d'autre part, des classes ouvertes avec deux enseignants aussi mais spécialistes (une classe de 2 spécialistes pour chaque « matière » à développer) où les élèves seraient libres d'aller -et de sortir (sans gêner les autres) selon leur désir d'apprentissage … un peu à la manière de l'Ecole de Summerhill en Angleterre. Je ne fais qu'extrapoler, bien sûr, je ne prétends pas avoir les solutions parfaites, mais les idées essentielles me semblent exposées dans cet article, en toute humilité, et ne demandent qu'à entendre d'autres points de vues, d'autres esquisses de solutions...mais de solutions concrètes.

Car enfin, n'ayons pas peur de dire que l'éducation a vu son industrialisation croître et le bien-être et les connaissances des élèves régresser dans un même temps (comme pour l'industrialisation de la Naissance, voir Michel Odent : le Fermier et l'Accoucheur). Est-ce que je dis une absurdité ? Pas si sûr : je défends l'école laïque et pour tous avec conviction, mais ce n'est pas en transformant l'école en usine des apprentissages que cela va contribuer à former des citoyens bien dans leur peau et leur tête, fiers de leurs connaissances, honnêtes et confiants dans leurs capacités à s'adapter au monde qui les entoure ! L'industrialisation de la connaissance qui se justifie, c'est la connaissance à la portée de tous, pas la connaissance unique imposée et réduite à un programme pour tous : la nuance est de taille ! Nous avons commis là une grosse erreur : l’Éducation a besoin de sur-mesure (comme la Naissance), et si nombre d'enseignants - que je respecte pour tous ceux qui sont passionnés par leur métier qu'ils voient comme un partage et un échange au profit de l'enfant ou de l'adolescent et non comme une partie d'entre eux qui voient leur métier comme un enseignement de maître à disciple, comme adulte ayant tout pouvoir et autorité à mineur (quel mot bien choisi, en l'occurrence !) n'ayant que le droit d'écouter en silence ou sans trop poser de questions trop digressives... - si nombre d'enseignants passionnés et respectueux pouvaient pratiquer leur métier de cœur sans qu'on leur reproche ce qui font d'eux de véritables enseignants, de véritables accompagnants au savoir et au savoir-faire , si des « scribouillards » ne se lançaient pas à chaque nouveau gouvernement de quelque pays que ce soit dans une refonte prétendue, déstructurante et sans intérêt pour les apprentissages des enfants et des adolescents, si une réelle prise en compte des besoins des apprenants, des élèves qui sont avant tout des enfants et des adolescents en pleine croissance, en pleine mutation, en pleine maturation vers l'adulte qu'ils deviendront, était réellement faite (et non de simples constatations évidentes pour tous : ah oui, les jeunes ont besoin de dormir pour mieux grandir et apprendre, ils ont besoin de manger équilibré et de ne pas faire ci ou de faire ça...?)... Il s'agit de nos enfants ; bon sang ! Ou des enfants de nos amis, de nos proches, de nos futurs enfants ou de nos petits-enfants... Cessons de contempler les dégâts et de se contenter de constater que ça va mal ! Soyons de vrais citoyens : nous avons la chance de vivre dans une démocratie, or la démocratie comme la liberté, ne s'use que quand on ne s'en sert pas !

L’humanité est faite d'individus uniques qui apprennent toute leur vie à vivre en groupe et à se découvrir eux-même. Apprendre est l'affaire de toute une vie, et ne pas déconnecter l'apprenant du quotidien comme de lui-même est crucial pour permettre de garder ou créer la confiance en soi et ne pas briser les liens intergénérationnels qui font qu'une société le reste. Apprendre, c'est vivre ; vivre, c'est apprendre.

Voilà, pardonnez-moi (si vous le voulez) si je me suis un peu lâchée dans la conclusion, mais il y a tant à dire et surtout à faire pour améliorer les conditions d'apprentissage des enfants et des adolescents ! Je sais pertinemment que dans nombre de pays, les enfants n'ont même pas la possibilité d'apprendre et sont contraints d'aller travailler pour subvenir aux besoins de leurs famille et aux leurs, mais cela ne doit pas empêcher de vouloir toujours mieux pour nos enfants, où qu'ils soient dans le monde ! Si nous cessons de vouloir mieux comme monde, comme société pour eux, alors ce n'est pas la peine d'être parents, non ?

C'était la deuxième partie de mon article pour les Vendredis Intellos sur les Apprentissages autonomes de John Holt.

La première partie est là : Comment apprend-on ? 

 

8 commentaires:

  1. Merci pour ce long article, tu me dévoile plein de pistes intéressantes, je crois que je vais me procurer ce bouquin. Je partage l'idée que c'est en voyant lire et écrire autour de soi, que naît l'envie d'apprendre, mais que faire lorsque l'enfant vit dans un milieu où l'écrit est synonyme d'incompréhension et de souffrance...Certains enfants arrivent à l'école avec des valises déjà si lourdes, que leur curiosité naturelle a bien du mal à éclore. C'est vrai que l'éducation nationale encourage nettement le bachotage au détriment de la découverte, les mauvaises langues diront que c'est pour former des citoyens plus dociles ;). A titre personnel, mes méthodes "actives" m'ont parfois valu des reproches de la part de parents d'élèves et aussi de mes collègues. Ce n'a pas été de la tarte d'expliquer que je ne peux pas enseigner décemment la géométrie avec pour seul support un fichier sur lequel les exercices sont de format demi A4!
    J'ai bien aimé aussi que tu parles de l'enseignement si exigeant de la musique, même si je mettrais quelques bémols concernant la méthode Suzuki. Dommage que cet art ne soit, en pratique, enseigné qu'à une petite élite alors que la musique est connue pour "booster" les facultés cognitives ! Il y a du boulot et des débats en perspective pour réformer (refonder ?) notre vision de l'éducation.

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    1. Pas toujours facile de faire entrer des pratiques que les collègues ne connaissent pas, j'imagine, oui... Mais voir l'étincelle qui s'allume dans les yeux des enfants, c'est si précieux...

      A propos de la méthode Suzuki, justement j'ai nuancé que l'intérêt était surtout de reprendre les supports plus que d'en suivre les cours... Commme dans beaucoup de situations, prendre le bon sans en perdre le sens, et l'adapter à ses besoins me semble plus logique que de vouloir suivre une méthode pédagogique ou autre sans jamais regarder ailleurs ou sans en dévier d'un pouce(ça vaut aussi pour le maternage, la vie quotidienne et l'écologie...pour beaucoup de choses en fait). Nous sommes tous différents, et rester en cohérence avec soi-même me semble le plus important, car sinon on perd sa propre identité et sa confiance en soi...
      Les méthodes et livres si intéressants et riches soient-ils ne peuvent être que des supports pour nous donner un coup de pouce. ;)

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  2. Merci beaucoup pour cet énorme travail de synthèse...!! Comme souvent j'aurais tant de choses à dire que je ne sais par où commencer..!! J'espère pouvoir un jour prochain en parler de vive voix avec toi!!!
    Très rapidement, je partage assez la vision de Flo sur la méthode Suzuki, proposée à prix d'or...
    Sur les maths, je me demandais aussi si tu connaissais la théorie des situations de Guy Brousseau... Un peu théorique je l'admets mais il propose une méthode d'apprentissage de la division euclidienne très très intéressant...

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    1. Pour la méthode Suzuki, je viens de répondre à Flolasouricette ;)

      Non, je ne connais pas non plus la théorie des situations de Guy Brousseau. A creuser... merci!

      J'ai travaillé (en majeure partie, mais pas exclusivement) avec mes filles durant plusieurs mois avec grand plaisir pour elles comme pour moi avec les supports des Frères Lyons (Défimaths) que j'ai trouvé très intéressants car privilégiant le sens et la compréhension, et portant plus attention aux compétences des enfants qu'à leur âge ou prétendu niveau... ;)

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  3. Bonjour!

    j'ai lu les deux parties, que j'ai trouvées brillantes et en parfaite adéquation avec l'enseignement de John Holt, que j'apprécie beaucoup.

    Le rôle de Rasmus me fait penser à celui d'Arno Stern dans son atelier.
    Finalement, c'est toujours le moins qui est le mieux, une sorte de tao de l'éducation.

    Se limiter à accompagner, donner des ressources, un environnement riche et épanouissant... me semble suffisant.
    Summerhill est également un très bel exemple du respect de l'autonomie des enfants.

    Pour ma part, dans le projet que j'élabore, je souhaiterais une école nomade, avec des gens de toutes générations, d'horizons différents. Pouvoir aller rencontrer une personne dans son métier, dans sa vie, partager, découvrir et grandir ensemble, s'essayer à toutes sortes de pratiques... Le monde a tant de joies et de merveilles à nous apporter!

    Je ne vais pas scolariser mon enfant. A moins, si l'opportunité se présente, dans une école Steiner Waldorf.

    Rester à l'écoute de son enfant, s'adapter continuellement, s'ouvrir, et le respecter en tant qu'être humain intégral, me semble la voie la plus porteuse.

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  4. Merci Aurore pour ton commentaire !

    J'ai été "frappée" par le rôle de Rasmus, celui d'accompagnant bienveillant et non intrusif mais hautement disponible !
    Summerhill m'a également marqué, avec cependant un bémol de taille sur le lien affectif : absence des parents, très éloigné du maternage donc, mais pour le reste c'est très riche et constructif...
    Steiner et Freinet sont, avec en partie Montessori aussi des accompagnements qui m'intéressent et m'inspirent sans m'emprisonner... Waldorf quelque peu aussi... Les programmes tout faits ne permettent pas l'expression véritable des richesses qu'ils peuvent participer à encourager... S'inspirer sans être prisonnier, aussi riche soit une pédagogie ou une idée...

    Ton projet me parle beaucoup !! Mêler les âges et les compétences aussi, le partage dans son sens profond, c'est cela la vraie richesse à mon avis !

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    1. Bonsoir!
      Merci :)
      Oui je trouve aussi que cette dimension parentale manque à Summerhill, tout comme le mélange des générations, et de personnes venant de différents horizons. Mais l'approche de l'éducation dans cette école reste quand même un bel exemple!

      Pour ma part, je suis plus inspirée par la pédagogie Steiner Waldorf, pour ses dimensions artistiques, manuelles, spirituelles... J'apprécie évidemment les apports d'autres pédagogies, parce que je crois qu'il ne faut pas se cantonner à l'une ou autre comme à un mode d'emploi. Les enfants sont avant tout nos guides, la pédagogie est uniquement un moyen (pas un but en soi) de les accompagner au mieux.

      Au plaisir de partager!
      Je compte bien participer aux Vendredis Intellos à la rentrée, en attendant j'aurai le plaisir de lire ce qu'il s'y trouve :)

      En tout cas, merci pour toutes ces belles initiatives!

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  5. Bonsoir,
    je me permets de mettre un lien vers vos articles sur le blog de notre association de parents, car vous avez bien résumé ce livre que j'aime bien mais que je n'arrive pas à présenter.
    Par la même occasion, je découvre votre blog et m'en vais le parcourir plus amplement !

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