6 avr. 2012

Catalogués dès leur plus jeune âge ! Et si...

Très dur de ne pas cataloguer inconsciemment ou consciemment nos enfants (timide, aventureux, maladroit, pot de colle, colérique  etc...) et je pense que cela doit renforcer ou transformer une réaction d'une période particulière en un trait de caractère... Nous finissons par tout mettre là-dessus, sans du coup voir que ce ne sont que les multiples aspects de leur personnalité ! Notre enfant peut montrer un comportement à un moment donné sans pour autant être déterminé par ce comportement en tant que trait de caractère. Sortir des schémas connus n'est pas toujours évident...
Crédit Image Laëlew Photo blog

La timidité est par exemple inégalement répartie mais présente chez beaucoup d'enfants à des degrés allant d'inaperçu à très marquée, de même que tous les enfants sont aventureux si on ne les empêche pas de vivre leur vie d'enfant, mais à des degrés variables évidemment !

Et je ne crois pas non plus, comme Isabelle Filiozat,  qu'il y ait véritablement d'enfants colériques ou "pleurnichards", juste des périodes plus ou moins sensibles auxquelles ils réagiront différemment et de manière plus ou moins marquée (selon leur vécu, l'accompagnement de leurs chagrins et frustrations effectués par nous, le maternage, la proximité que nous aurons bien voulu leur offrir, tout cela joue son rôle, mais aussi les circonstances, leur fatigue, etc...).
 Dans "J'ai tout essayé" (aux Editions JCLattès ), Isabelle Filiozat , Illustrée par Anouk Dubois, nous explique comment le cerveau de l'enfant et son corps réagissent à ce catalogage (p129) :
"En jugeant votre enfant : maladroit, colérique, timide, pied gauche ou pot de colle... vous déclenchez une réaction de stress dans son organisme.
Face à une situation proche, son amygdale déclenchera l'activation des mêmes circuits neuronaux... et le jugement s'affichera comme un ordre dans le cerveau "nul" , "maladroit" ... inhibant les capacités de l'enfant. Défini par l'insulte, le petit se soumettra à cette définition, il s'y conformera sa vie durant.
Cela s'appelle la réalisation automatique des prédictions, ou effet Pymalion."

Alors soyons plus attentifs à leur laisser faire leurs expériences sans les étiqueter !

Et pour mieux comprendre comment ils réagissent, faisons un tour de ces émotions ou états :

La réaction de timidité

Qui n'a jamais connu un moment d'hésitation à exprimer sans réserve ses pensées devant des inconnus, par peur ou refus du jugement négatif (moqueries, inintérêt, commentaires méprisants...) ou d'être repoussé ? Si l'on y réfléchit un tant soit peu, il s'agit d'un réflexe de préservation. Seulement, ce réflexe de préservation demande une énergie phénoménale : si l'on rougit, par exemple, l'échauffement corporel peut-être très intense, mais d'autres manifestations sont aussi physiques : tremblements, transpiration excessive, bégaiements, sensation d’étouffement, altération de la voix, raideurs musculaires… tout cela demande énormément d'énergie, ce qui permet de comprendre que lorsqu'on a une réaction de "timidité" , on élimine beaucoup de calories : il faut bien récupérer toutes ces calories, et donc manger ou "grignoter" est alors fréquent dans de telles situations-réflexes !
La timidité peut devenir un réflexe défensif très encombrant pouvant aller jusqu'à bloquer les actions nécessaires au quotidien...

Pour résorber cela, et parce qu'un tel processus est souvent pratiqué par des enfants, ados ou adultes ayant (ou ayant réussi à conserver) une grande sensibilité , on peut agir de trois façons :
- Cesser de vouloir tout cataloguer notamment sous l'étiquette timide toutes les réactions...
- Renforcer l'estime de soi et la confiance en soi progressivement, l'auto-empathie autant que l'empathie : comprendre ses qualités et pas seulement ses perfectibilités ainsi que celles des autres ...
- Avoir envie/donner envie de rencontrer des enfants/ados/personnes inconnues pour satisfaire une passion
- Développer ou les aider à développer leur sens de l'humour (faire rire les autres est un très bon désamorceur de stress)
- Trouver ou les aider à trouver une activité en groupe qui plaise (théâtre, sport d'équipe ...)
- Prendre soin de son image sans excès : le tout étant d'être à l'aise face aux autres
- Se surpasser petit à petit : dépasser son stress et ensuite voir tout ce qu'on a réussi à accomplir
- Un petit pas à la fois : pour se rendre compte des avantages à ne plus stresser devant les relations aux inconnus, le mieux est souvent de ne procéder qu'à un changement à la fois, et d'en ajouter progressivement
- Se rendre compte qu'on peut se faire des amis au lieu de rester seul sans pouvoir partager ses goûts, idées, activités etc...
- Rester toujours soi-même, pas la peine de vouloir cacher ses émotions ou ses réactions, être fidèle à soi-même est beaucoup plus constructif et riche que de tout garder enfoui, même s'il faut aussi apprendre à écouter les autres et à formuler ce qu'on veut dire pour ne pas être mal compris, mais c'est un apprentissage de la vie, que chacun doit apprendre

Il n'est jamais trop tard pour améliorer son estime de soi et donc réduire non pas son émotivité, mais les effets négatifs inhibants et stressants de la timidité. L'émotivité en soi est un atout dont il faut apprendre à tirer parti.
Et je parle en tant qu'ancienne grande timide! (pas guérie à cent pour cent, mais maintenant co-fondatrice,  co-responsable et animatrice d'une association dont vous lisez le blog ;)  )

La maladresse chez l'enfant ou l'adolescent ?

L'enfant apprend quotidiennement à améliorer ses gestes et leur précision : si nous avons oublié que nous avons nous aussi passé du temps à les apprendre, nous pouvons nous mettre un peu à sa place !
 "On peut décomposer , pour un tout jeune enfant, les gestes de la vie pratique, et lui montrer, à sa hauteur, très lentement (...) Tous ces gestes que nous faisons sans y penser et à toute vitesse, l'enfant ne demande qu'à en faire l'apprentissage avec précision. Cela demande à l'adulte un peu de patience au début et pas mal de méthode. Il faut qu'il ralentisse son rythme pour se mettre à celui de l'enfant. On peut choisir son moment : un jour de congé, une période de vacances... Mais ne pas trop attendre cependant : il vaut mieux qu'il apprenne un geste au moment où celui-ci présente de l'intérêt pour lui.
Chaque objet doit être trouvé toujours à la même place. Il ne faut pas longtemps pour que l'enfant ait appris les gestes, et il pourra les accomplir seul, nous rendant cent fois le temps que nous avons passé à lui montrer comment faire."
(Jeannette Toulemonde : "Le quotidien avec mon enfant", Editions L'Instant Présent)

Pour les enfants plus grands, le souci peut venir du catalogage ou bien elle ne fait qu'empirer une maladresse qui peut, comme le souligne une fois encore Jeannette Toulemonde,  "venir du corps : manque d'indépendance de la main, de souplesse des doigts, mauvaise santé, nervosité, faiblesse de la vue, enfant gaucher" que l'on contraint à utiliser des objets pour droitiers (il suffit alors de trouver des objets adaptés aux gauchers, comme les ciseaux que l'on trouve maintenant facilement...). "Elle devient plus grande encore par les difficultés morales qu'elle amène : l'enfant n'a plus le goût d'être actif, il manque de confiance en lui, il craint le ridicule et les observations. Je dirais plus : il est sûr de ne pas réussir."
Alors que faire ?
- Etre patients et ne pas se lasser de montrer, d'expliquer, en détachant chaque étape...
- Réveiller sa curiosité si elle s'est éteinte, lui redonner l'envie du travail en trouvant un but intéressant
- Lui donner confiance en lui, en ses capacités
- Ne pas exiger de résultat parfait du premier coup
- Lui donner l'occasion de réussir, un petite tâche à accomplir, mais , "chose très importante : le laisser se donner du mal, et le laisser faire beaucoup moins bien que nous, sans lui arracher le travail des main"s pour faire à sa place et aller plus vite
- Lui faire confiance devant les autres : il en sera réconforté et il réussira, sinon tout de suite, du moins de plus en plus!
-et j'ajouterai bien sûr aux recommandations de Jeannette Toulemonde, ne pas cataloguer les gestes de "maladroits" ou "empotés" etc...
- et enfin, pour ne pas oublier les ados, ils sont en plein changement, leur corps et leurs réactions les laissent parfois/souvent étonnés ou gênés... en prendre conscience ou le garder à l'esprit permet de mieux comprendre ce qui leur arrive de temps en temps ou régulièrement...

Pot de colle ?

Le maternage nous montre qu'il n'y a pas à proprement parler d'enfant "pot de colle" mais des besoins à combler à des degrés divers et plus ou moins marqués chez certains enfants aussi : ces derniers sont appelés des babi (bébés aux besoins intenses) leblogdesbabi
Pour les autres, ceux qu'on ne peut qualifier de babi, la plupart donc, les besoins sont tout de même très importants, car c'est de cette période de bébé nouveau-né et durant la petite enfance que dépendent une bonne partie de la solidité de l'estime de soi et de la confiance en ses propres capacités à découvrir le monde et donc sa future autonomie, cette autonomie si chère aux parents et à toute la société actuelle. Pour devenir de plus en plus autonome, l'enfant doit d'abord avoir tissé des liens avec ses parents et ses frères;,, et soeurs comme nous le rappelle cet article des Vendredis Intellos un-enfant-une-chambre?

L'enfant qui vient (souvent ou non) vers vous alors que vous n'êtes pas disponible,a juste besoin de vous, pour remplir ses réservoirs affectifs ! Une fois remplis, il sera de nouveau prêt à découvrir le monde ... jusqu'à la prochaine fois. Nous-même, lorsque nos réservoirs affectifs ne sont pas comblés, sommes "collants" avec nos proches, et si ceux-ci ne le comprennent pas et ne participent pas à remplir nos besoins, nous devenons irritables : c'est pareil pour nos enfants ! Alors, un petit câlin, une séance de jeux ensemble, un massage, un moment à rire ensemble, lire une histoire votre enfant sur vos genoux, et chacun se sentira mieux et plus enclin à vaquer à ses propres occupations.


Colérique ?

Souvent, les tout-petits "piquent des colères" pour exprimer simplement leur frustration énorme à ne pas pouvoir faire tourner les choses comme ils ont besoin ou à les comprendre ! Dans "J'ai tout essayé !" d'Isabelle Filiozat, on comprend que des petites choses qui nous paraissent évidentes ne le sont pas toujours pour eux qui sont en pleine construction mentale, et en pleine croissance physique et physiologique.

D'ailleurs les adolescents peuvent aussi se retrouver mal à l'aise par moments dans un corps qui change et qui les étonne, causant des maladresses parfois... Un corps qui change, c'est quelque chose de déroutant, et nos enfants ne font que grandir et évoluer !

Et sinon, pour eux comme pour les plus grands, comme parfois même pour nous, les colères sont l'expression de réservoirs affectifs très bas : fatigue intense, manque de contacts ou d'interactions affectives... et du coup au final parfois aussi des réservoirs affectifs si vide que la mésestime de soi est terrible : "si maman et papa ne me font presque jamais de câlins ou ne jouent pas ou ne rient pas avec moi, c'est peut-être parce que je ne suis pas assez bien, je fait mal et je ne mérite pas d'être aimé " Ca peut vous faire sourire... Mais nos enfants ont pourtant réellement besoin régulièrement qu'on soit vraiment présent avec eux quand nous interagissons avec eux, pas juste d'être à côté de nous, ça ça suffit quand leurs réservoirs affectifs sont pleins.


Aventureux, casse-cou ?

Que dire d'autre sinon que tous les enfants, si on leur permet de faire leurs propres découvertes, de vivre, de jouer (si tant est qu'on puisse séparer les trois), tous ont l'esprit d'aventure, de découvrir le monde physiquement et pas seulement mentalement. Filles, garçons, petits, grands, ados, pas un qui ne souhaite voir plus loin, plus haut, plus fort... Le sens du risque ne s'acquiert qu'en expérimentant le danger et en ayant quelques mésaventures : nous aurons beau vouloir les protéger de tous les dangers en leur expliquant en long en large et en travers combien c'est dangereux, s'ils n'ont pas un jour vécu ne serait-ce qu'un petit échantillon d'accident ou de conséquence des risques encourus, ils ne pourront réellement le comprendre. (Voir les apprentissages autonomes)
De là à leur permettre de faire n'importe quoi, il y a un monde : nous ne pouvons que les accompagner dans leur désir de découverte en leur donnant les moyens d'expérimenter sous notre oeil prudent et connaisseur, et quand le danger va trop loin, notre rôle selon leur âge est de leur raconter pourquoi nous avons peur pour eux, et quand c'est vital, bien sûr de les en retirer physiquement (on ne va pas expliquer les dangers du feu si la maison brûle (!) , mais on peut le faire s'ils veulent allumer une bougie, à laquelle les risques de se brûler seront de moindre importance)... Comme le recommande Isabelle Filiozat, donner des consignes plutôt qu'interdire est une bonne solution dans ces cas-là : on va à l'essentiel.

Parfois il n'est pas évident pour nous de savoir où commence notre devoir d'intervenir et où s'arrête leur droit à la libre découverte du monde pour devenir des adultes équilibrés et ouverts : être parent est merveilleux mais rarement très facile.


Conclusion

Poser des étiquettes sur les comportements de nos enfants est lourd de conséquences, et se mettre à leur place permet de faciliter les relations pour eux comme pour nous parents, et de leur donner les clés pour grandir et évoluer bien dans leur peau et dans leur tête, ouverts sur le monde extérieur sans peur ni méfiance, avec empathie ( à ce propos vous pouvez lire ou relire l'article de Laetibidule  sur l'empathie et les enfants) et esprit critique...

Pour réfléchir aussi aux étiquettes des talents que l'on attribue à nos enfants/adolescents vous pouvez lire l'article de Flolasouricette :  ces-roles-quon-attribue-aux-freres-et-soeurs

Voilà pour ma contribution de la semaine aux Vendredis Intellos !

10 commentaires:

  1. Quel bel article ! Nous sommes ravi de découvrir votre blog et votre association !! Nous y reviendrons fréquemment !

    Donnons du temps et de l'attention à nos enfants, observons-les, écoutons-les, laissons-les se faire leur propre expérience, conscient du fait que nous ne sommes pas loin s'il ont besoin. Apprenons a être plus tolérants, plus indulgents... à leur donner ce que nous n'avons peut être pas reçu nous-même (c'est la qu'est souvent le vrai combat).

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    1. Merci !
      Et les commentaires ou questionnements élargissant la discussion sont toujours les bienvenus :)

      Le plus gros du boulot est en effet face à nous-même ;) Mais l'enjeu en vaut l'effort : plus de respect mutuel, plus de bonheur pour tous au bout du compte ! A multiplier par toutes les familles qui veulent agir en ce sens, ça donne un monde meilleur :) Utopique? Mais n'oublions pas que nous sommes humains, si nous ne souhaitions pas améliorer le monde (au moins pour nos enfants) , nous n'aurions jamais évolué...
      Merci pour votre commentaire !

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  2. Ah là, là c'est un vaste sujet... On est souvent confronté aux colères de l'aîné : l’hypothèse du réservoir affectif vide est plausible, mais après quelques jours de colères incessantes, le mien est également au plus bas ! Ce n'est pas facile à gérer sur le coup, mais j'ai aussi remarqué que lorsque Grand Doux sort d'une "période colères", bien déroutante pour moi, il a souvent gagné en maturité et en réflexion... Je crois qu'il y a aussi les causes organiques qui peuvent jouer (fièvre, imminence d'une crise d'eczéma, voire tout bêtement hypoglycémie). Concernant "l'esprit casse-cou", j'y suis confronté avec Minidoux. Dur d'affronter les regards désaprobateurs, lorsque je laisse le bébé grimper sur sa petite chaise ou autre, pourtant il sait se montrer prudent, contrairement à certains bébés auxquels on interdit tout ! Merci beaucoup en tout cas pour les liens.

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    1. L'expérience fait évoluer, c'est évident, cependant la vie donne à nos enfants et ados suffisamment de boulot pour en rajouter en leur compliquant la compréhension d'eux-même, autant que du monde qu'ils cherchent à comprendre et découvrir, il me semble.
      J'ai moi aussi constaté que si on les accompagne sereinement tout en restant attentifs, ils prennent davantage confiance en eux et acquièrent alors des capacités et une expérience qui leur permet de ne pas abandonner malgré les obstacles et même malgré les mini bobos qu'il leur arrive de récolter... Leur inconscience (ou leur méconnaissance préalable, ce qui est en l’occurrence la même chose) du danger réel les libère en temps normal de la peur qui peut annihiler, annuler leur envie et leur désir de découverte, mais nous sommes là pour veiller à leur sécurité tout en leur permettant de faire leurs propres acquisitions : à nous de trouver le juste équilibre pour qu'ils ne prennent pas de risques trop élevés, sans pour autant les empêcher de vivre : d'apprendre et de comprendre et découvrir le monde et eux-même car chaque nouvelle expérience les fait évoluer, consciemment et inconsciemment, tant les petits que les grands, tant les enfants que les ados, et nous "fonctionnons" de la même façon ;)

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  3. En même temps que l'on évoque tout haut ces particularités au moment ou on les constates devant l'enfant ou pas bien souvent ça ne changera pas grand chose si ils ont vraiment une nature à être plus explosifs, aventureux, difficile à vivre etc...

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    1. Merci de ton commentaire !
      Je ne parle pas tant des comportements que de notre tendance à en faire un trait de leur caractère, lequel est considéré comme durable, alors qu'un comportement est momentané ou sur une période ;)
      Le but n'étant pas de modifier leur comportement ou leurs caractère (sauf de les y aider/accompagner, s'ils en ressentent de la douleur et le besoin d'en tirer parti ou ou d'en changer), mais de savoir les préserver de nos jugements hâtifs ou de nos préjugés, et de chercher à les voir tels qu'ils sont réellement ou qu'ils veulent être et non chercher à regarder ce qu'on croit qu'ils sont ou font... Pas une mince tâche, là encore, pour nous parents !
      Mettre ensemble ou leur demander de mettre des mots sur ce qu'ils ressentent est sans doute la meilleure façon de les accompagner dans le développement de leur propre personnalité, petit à petit, car qui a dit que la personnalité était une chose qui s'érigeait d'un coup et pour toujours? ;) Ils grandissent si vite que nous sommes bien souvent déroutés, mais sans doute pas autant qu'eux !
      Une fois que nous avons pu discuter ensemble de comment ils se sentent et comment ils se perçoivent (en faisant fi du regard des copains, des proches etc, - pas évident non plus d'en faire abstraction !),on peut trouver ensemble des solutions pour faciliter la vie ensemble, si c'est nécessaire... Rien ne dit qu'on les trouvera facilement ou rapidement ou qu'elles seront toutes efficaces, mais on aura appris davantage les uns des autres, et apprendre à se connaître et se respecter et à connaître et respecter les autres est un grand pas en avant, n'est-ce pas ?

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  4. Encore une fois merci de ta contribution!!! Ce tour d'horizon des plus fréquentes étiquettes est tout à fait intéressant et pertinent vis à vis des réactions devant lesquelles les parents sont souvent démunis!!!
    Personnellement, non seulement je pense que ces étiquettes ne sont pas fondées (explicables comme tu le fais d'une façon ou d'une autre par un élément plus ou moins transitoire), non seulement je pense qu'elle favorise le fameux effet Pygmalion (dans son pendant négatif)et de manière probablement encore plus accrue s'agissant d'enfants car leurs prédispositions naturelles aux apprentisssages les rend encore plus sensibles, mais enfin je trouve que c'est une négation terrible de l'enfance, de ces incroyables capacités à changer, évoluer, nous surprendre et trouver sa propre voie!!!

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    1. Merci !
      Oui, nous oublions bien souvent que :
      nos enfants ne sont pas des créatures étranges qui cherchent à tout prix à nous faire tourner bourriques ou à nous pousser à bout, non... l'enfance est tout ce que tu dis :) et tout notre amour est parfois bien surpris de leurs capacités que nous avons eu et avons oublié...
      et que nous pouvons encore partiellement avoir pour peu qu'on soit indépendants, honnêtes (avec nous-même autant qu'avec les autres) , empathiques et passionnés!!
      Commençons donc par être tout ça avec nos propres enfants et voyons comment eux le vivent ! ;)

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  5. Hmmm d'un côté on nous dit que "Poser des étiquettes sur les comportements de nos enfants est lourd de conséquences", mais de l'autre on va aussi nous dire que dans une famille nombreuse, il est important de différencier et d'individualiser chaque enfant. Pas évident dans tout ça de savoir quoi faire, à part qu'on fait donc toujours mal... (comme d'hab)

    Par ailleurs, en ayant 5, j'ai pu très vite constater que oui, chaque enfant a son caractère, et heureusement (on n'est pas tous des clones) ! Il me parait un peu abusif de dire que ce sont nos étiquettes posées sur des comportements "temporaires" qui vont les transformer en points de caractère définitifs. En général, déjà, on ne pose une "étiquette" que quand un comportement se répète régulièrement, et faut bien dire que ça se voit comme le nez au milieu de la figure.

    Après, heureusement, ce n'est pas pour autant qu'on ne veut pas l'aider à aller au-delà de son comportement, qu'il soit lié à un événement ou qu'il soit inscrit dans son package identitaire, même combat, si j'ose dire. Mais il faut apprendre à faire avec aussi, car plutôt que de vouloir transformer plus ou moins l'enfant et au final appuyer douloureusement sur ses points faibles (en tant que timide, ça m'a vraiment gonflée et limite traumatisée à chaque fois qu'on a voulu me faire faire une activité de groupe pour soi-disant m'aider), ne vaut-il pas mieux l'aider à développer ses points forts ?

    Tout ça me rappelle un peu les utopies de l'éducation scolaire unique, qui veut que tout le monde fonctionne pareil :-( même si je me doute que l'intention n'est pas du tout celle-là, et se veut au contraire respectueuse de l'enfant, je le sais bien... ben au final, j'ai ce ressenti-là devant toutes ces précautions à ne pas catégoriser l'enfant, ni renforcer ses traits de caractère...

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  6. Merci de ton commentaire !
    J'en ai 5 aussi ;)et en effet il est évident qu'ils sont tous différents, comme tu le dis, et tant mieux !
    Il n'est pas toujours évident d'être parfaits, d'ailleurs on ne le peut pas et ce n'est pas le but, même si on cherche à y tendre, évidemment ...
    Je ne sais pas si j'ai bien réussi à partager mon ressenti que ces précautions ne sont pas là pour brider les comportements ni la variété des caractères de nos enfants, bien au contraire à les laisser les développer par eux-même en harmonie avec leur "conscience" ... j'ai du mal à trouver les mots exacts là, tout de suite : vous savez cette sensation d'être en accord avec soi-même, de faire ce qui nous correspond intimement et non de faire ce qu'attendent ou pensent les autres de nous...
    Le but au final, n'est-il pas de permettre à nos enfants de se forger leur propre personnalité, indépendante et respectueuse tant d'eux-même que d'autrui et d'être bien dans leur peau !?
    Je n'ai jamais prétendu que c'était facile de les accompagner dans ce chemin :)

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