17 avr. 2010

Pourquoi interdire la fessée ?

Quand on regarde autour de soi, notre société est remplie de gens violents soit en actes soit en comportement ... Comment  par exemple, ne pas faire le rapport avec ce qui est devenue une mode sinon pire qui est de "jouer" à rabaisser autrui, que ce soit ses proches ou bien ses collègues, ses connaissance : "casser" les autres est signe d'un malaise et d'une méfiance envers soi-même autant qu'envers les autres car il est toujours plus facile d'envenimer les défauts des autres que de voir leurs qualités, et pourtant quelle différence cela ferait ! 
Des gens bien dans leur peau, cela commence dès l'enfance, et frapper n'est qu'une forme de domination et un aveu d'impuissance : je ne sais pas comment faire autrement alors si tu ne m'obéis pas je te frappe ou je te punis! Alors qu'il ne viendrait à l'idée de personne de frapper un adulte, une tape forte sur la fesse ou le bras d'un enfant semble à beaucoup anodin, sans conséquence, et pourtant ...
Une petite fessée ou une punition ou une douche froide ont le même effet sur l'enfant : briser quelque chose en lui, un peu ou beaucoup de cette confiance absolue qu'il a non seulement envers nous, son parent, mais bien plus grave encore celle qu'il a envers lui-même !! Au lieu de le guider vers sa propre compréhension de ce qui est bon pour lui et/ou les autres, et de ce qui est juste, cela lui donne pour message qu'il ne sait rien et ne mérite pas notre amour, qu'il ne doit pas attendre de notre part le respect que lui est dans l'obligation de nous rendre et que c'est de sa faute (même si la maladresse due à son jeune âge ou bien à son envie très forte de découverte est en cause)...
Il n'a jamais été dit qu'être un "parent conscient" était facile, car nous avons presque tous été éduqués avec soit des menaces, soit des punitions corporelles ou des punitions tout court... Mais il est de plus en plus évident , et des études le prouvent, qu'élever nos enfants sans le recours à ces violences permet de les rendre moins violents, agressifs ou insolents... que ceux qui ont été éduqués avec les "méthodes classiques" ...
Alors, demain quand vous vous adresserez  à vos enfants et à vos collègues ou bien à vos voisins, pensez d'abord à ceci : qu'est-ce qui est positif dans ce comportement qui souvent m'énerve ? Est-ce que si je me mets à sa place je vais comprendre ce qui le/la motive ? Se mettre à la place des autres est souvent une grande aide pour relativiser les choses et mieux comprendre ceux qui nous entourent, à commencer par nos enfants !! Alors pourquoi mon troizans veut absolument mettre la main sous le jus qui tombe de la boîte de conserve dans l'évier ? Parce que la sensation est drôle et que je suis en plein apprentissage ! Pourquoi mon dizans me fais des remarques acerbes en disant que son travail à l'école ne sont pas mes affaires ? Parce que je grandis et que je fais un pas de plus dans mon "autonomisation" : j'apprends à vivre pour moi-même et non plus pour mes parents ! etc... Regardez attentivement les comportements de vos enfants qui vous énervent et mettez-vous quelques instants à leur place ... Vous en ressortirez plus riches et plus compréhensifs de ce que vit votre enfant : il apprend chaque jour toujours et encore, en jouant, en rêvant, ... et en découvrant ! Ce côté découverte est souvent pour nous synonyme de bêtises, mais si nous y regardions de plus près ?
Ouvrons un autre regard sur nos enfants, vous vous souvenez comme celui que nous avions quand il était bébé et que nous nous rendions plus facilement compte des apprentissages qu'il faisait ... Eh bien notre enfant a continué à grandir, et n'a pas cessé ses apprentissages ...

2 commentaires:

  1. Bonjour,

    Je défend un mode d'éducation respectueux, pourtant, je pense qu'on ne peux pas combattre la violence physique par une autre forme de violence...
    Interdire la fessée, déjà, c'est sous-entendre que si l'interdiction n'est pas respectée, il y a punition...dans certains pays, les enfants qui reçoivent des fessées sont placés en structures gérées par l'état, ayant le droit de voir leurs parents quelques heures tous les 15 jours sous surveillance d'une assistante sociale. Et les parents font de la prison, éventuellement. N'es-ce pas encore pire pour les enfants?!
    Es-ce que ça les protèges de la violence?
    De plus, un parent qui a recours a la fessée ne comprend sûrement ni son enfant, ni lui même. Peut-être qu'il aurait juste besoin d'être accompagné (pour un peu moins cher que 65 euros la séance ou 1200 euros le "stage de non-violence") Si il n'a pas recours à la fessée juste parce qu'elle est interdite, ça ne réglera pas le problème de fond, qui selon moi est à la source: si le parent n'a pas confiance en lui, il risque effectivement, sans même s'en rendre compte, de rabaisser son enfant (si c'est pas par la fessée, ça peut être par la parole, ce qui n'est pas moins destructeur).
    Donc, selon moi, interdire la fessée, c'est une loi qui correspond à un pays répressif.
    Je pense qu'il vaut mieux accompagner sans juger, faire en sorte de permettre aux gens de ne plus souffrir pour ne plus être violents, plutôt que de les laisser, les rejette parce qu'ils sont violents, et leur interdire une manifestation de violence...

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    1. Bonjour Louisa,
      Je suis tout à fait d'accord avec ce que tu écris ! Reste à accompagner la parentalité de façon positive pour éviter la violence physique ou comportementale ou verbale... et dans une société où la violence est banalisée, c'est loin d'être évident! Mais c'est à chacun de faire de son mieux pour faire avancer les choses, pour ceux qu'on aime, comme pour les autres, sans démagogie, mais avec conviction et en restant conscient de nos erreurs comme de nos progrès! Tout un programme !

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