Accouchement à domicile. Partie
1 : Pourquoi l’AAD. Expérience de Maybegreen
Nous sommes deux mères de famille :
Maybegreen
et VertCitrouille. Nous avons toutes deux
accouché à la maison. Pour vous faire partager cette expérience
nous avons rédigé un très long article que nous posterons sur
plusieurs semaine chapitre par chapitre.
Aujourd’hui chapitre 1 :
pourquoi avons-nous accouché à la maison ?
Combien as-tu d'enfants Maybegreen?
Où sont-ils nés ? Pourquoi t'es-tu tournée vers l'AAD ?
J'ai 5 enfants, nés en 2000, 2002,
2004, 2007 et 2010. J'ai 34 ans. On dit souvent que l'AAD
(accouchement à domicile) est plus souvent vécue par des femmes
autour de la quarantaine, ce n'est pas mon cas : j'avais 30 et 33
ans.
Mes deux premiers enfants sont nés dans une clinique privée, celle où ma soeur est née. Ma troisième dans une maternité hospitalière à moins de trente minutes de chez nous (pour un peu, à quelques minutes près, ma deuxième et ma troisième ont failli naître dans notre voiture!). Et enfin, Célestine et Swan sont nés à la maison, avec une sage-femme en accompagnement global, Cy.
« Si certaines sages-femmes libérales se
« spécialisent » plus au moins, d’autres, à
l’inverse, investissent tout le champ de compétence des
sages-femmes en proposant à leurs patientes d’assurer tout le
suivi pré et postnatal, y compris celui de l’accouchement. La
sage-femme devient l’interlocuteur privilégié de la femme et du
couple tout au long de la période qui précède et suit une
naissance.
L’accompagnement global de la naissance assoit la sage-femme
dans sa mission de spécialiste de la grossesse et de l’accouchement
normal et redonne aux parents la confiance en leurs capacités leur
permettant de devenir acteurs et responsables de la naissance de leur
enfant.
Actuellement, les sages-femmes qui, en France, s’inscrivent
dans une démarche d’accompagnement global, proposent des
accouchements
à domicile (AAD) ou en plateau
technique (PT). »
Source : Extrait de la définition de l'accompagnement
global sur le site de l'Association Nationale des Sages-Femmes
Libérales http://www.ansfl.org/rubrique.php?id=8
)
Je me suis tournée, totalement soutenue par mon mari, vers l'accouchement à domicile suite à un cheminement progressif que je vais tenter d'expliquer. Rien ici de religieux, ni de « spirituel », pas de soudaine prise de conscience non plus, ni de refus absolu du médical.
Mes accouchements successifs ont été
de plus en plus respectueux et ouverts sur la découverte de mon
corps, de la physiologie de la naissance et des bébés Naissants * ,
de ce que j'étais capable ou non de faire, ainsi que mon chéri, de
ce que j'étais en mesure d'accepter ou de refuser pour la santé et
le bien-être de mon bébé et pour moi-même.
Certaines femmes font ce choix de l'AAD
avant même leur premier enfant, et que d’autres font à la suite
d'expériences allant de désagréables à choquantes.
Pas besoin cependant d'expériences
choquantes pour faire ce choix. Je n'ai rien vécu de tel pour ma
part, mais... car il y a un mais... les « fausses notes »
n'ont pas été absentes. J’ai ressenti certaines fois un sentiment
d'infantilisation ou « d'impersonnalisation » qui
déshumanisent cette période si forte du point de vue humain, j’ai
aussi parfois mal vécu les gestes pratiqués de façon systématique
sans réelle explication, et sans réelle justification médicale.
Celui qui m'a le plus marqué : un décollement des membranes non dit
(geste que je n'ai compris qu'après la naissance de ma troisième)
pour éviter à un gynéco-obstétricien un accouchement spontané un
week-end… vécu de façon gênée sur le moment et à postériori
comme une sorte de viol, même si le mot peut paraître fort à
certains... On peut aussi parler de certains touchers vaginaux qui
donnent cette même sensation d'être un bout de viande, un numéro
sur l'agenda... Je l’ai ressenti avec plusieurs
gynéco-obstétriciens sauf un seul, celui qui a accepté en
connaissance de cause de nous accompagner pour le suivi en parallèle
de fin de grossesse (et les échographies car il était aussi
échographe) en maternité, le seul hormis Cy, « ma
sage-femme » et quelques autres sages-femmes rencontrées lors
de mes différentes grossesses, tout comme lui passionnées par leur
métier !
Pour mes deuxièmes et troisièmes
accouchements j'avais failli accoucher dans notre voiture, tant
celle-ci accélère la progression du travail … Nous étions
arrivés ces deux fois-là (admission attestant) environ 5 minutes
avant d'avoir notre bébé dans mes bras! Deux situations
différentes, deux distances différentes, et l'équipe médicale
était chaque fois dubitative sur l'imminence de l'expulsion jusqu'à
voir la tête de mon bébé !! Cela a accéléré aussi la maturation
de mon choix (mon mari était prêt avant moi!).
J’ai participé, l'année suivant la
naissance de ma troisième, à un Stage d'in-formation sur la
Naissance avec Michel Odent et Lilianna Lammers ** qui savent
transmettre leur longue expérience, leur savoir et leur confiance
dans la femme à "enfanter". Ils m'ont aidé à me
re-donner confiance dans ma force. Ma force à pouvoir décider et
agir par moi-même pour mon propre accouchement, pour mes enfants ou
encore à puiser la confiance en moi ou en ma sage-femme et en sa
doula *** si on ressent le besoin d’en avoir une. J’ai ainsi
découvert en moi la volonté qui est nécessaire lors d’un
accouchement à la maison.
Il a dirigé le service chirurgie et la maternité de l'hôpital
de Pithiviers
de 1962 à 1985. Il a lancé le concept d'accouchement
en salles de naissance « comme à la maison » et les
piscines d'accouchement. Il est l'auteur du premier article sur
l'introduction de l'allaitement dans l'heure qui suit la naissance.
Il a également été un précurseur du chant prénatal.
Michel Odent est l'auteur de publications
scientifiques1
et de 11 ouvrages, qui ont été traduits en 21 langues. Il anime des
sessions d'information pour sages-femmes
et doulas
dans plusieurs pays.
En 1985, il s’installe à Londres,
et accompagne des naissances à domicile. Il y fonde le Primal
Health Research Centre, dont le but est
d'étudier les conséquences des évènements qui se déroulent
durant la période
primale (de la conception au premier
anniversaire) sur la santé et le comportement de l'enfant et de
l'adulte qu'il deviendra.
Il milite au niveau international en faveur d'un changement des
pratiques, en se basant sur l'ensemble des données scientifiques
actuelles. Pour lui, « il n’est pas possible aujourd’hui
que persiste un tel hiatus entre ce qui se passe dans les maternités
et ce qui est publié ». »
*** Définition : « Une doula
est une femme
qui accompagne, soutient, informe le couple,
la femme au moment d'une naissance. »
Bénéfices :
« Une étude prospective randomisée3
a montré les bénéfices de l'accompagnement par une doula.
- un accouchement plus facile,
- abaissement de 50% du taux de césarienne,
- diminution de 25% de la durée du travail,
- diminution de 60% de l'utilisation d'une péridurale,
- de 40% d'utilisation d'ocytociques,
- et l'utilisation des forceps
est diminuée de 30%
(Source: Marshall H. Klaus, John H. Kennell, Phyllis H. Klaus, The
Doula Book: How A Trained Labor Companion Can Help You Have a
Shorter, Easier, and Healthier Birth. Perseus Press, 2002,
Chapitre V)
Plusieurs autres études ont également montré des bénéfices
similaires 4,5,6,7.
Ainsi plusieurs d'entre elles montrent également une diminution de
30% de l'utilisation des médicaments pour soulager la douleur. »
Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Doula
Voir aussi : http://www.doulas.info/
Accouchement à domicile. Partie
1 : Pourquoi l’AAD. Expérience de Vert Citrouille
Nous sommes deux mères de famille :
Maybegreen
et VertCitrouille. Nous avons toutes deux
accouché à la maison. Pour vous faire partager cette expérience
nous avons rédigé un très long article que nous posterons sur
plusieurs semaine chapitre par chapitre.
Aujourd’hui chapitre 1 :
pourquoi avons accouché à la maison ?
Et toi Vert Citrouille, combien
as-tu d'enfants? En quelles années sont-ils nés ? Quel âge as-tu ?
J'ai trois enfants né en 2007, 2008 et 2010. J'ai 31 ans. Je n'approche donc pas non plus de la quarantaine !
J'ai trois enfants né en 2007, 2008 et 2010. J'ai 31 ans. Je n'approche donc pas non plus de la quarantaine !
Je crois que tu as décidé dès ta première grossesse d'une naissance à la maison... Qu'est-ce qui t'a amené (et ton chéri) à faire ce choix ? Où tes enfants sont-ils nés ?
Dès ma première grossesse je savais que je voulais un accouchement naturel. Accoucher me semblait un acte normal. Même si cela était encore du domaine de l'inconnu, je m'en sentais tout à fait capable. Je pense qu'inconsciemment l'histoire de ma naissance à jouer. Ce n'est pas une histoire remplie de cries, de douleurs ou de fatigue. Ma mère a perdu les eaux, elle a appelé la clinique qui lui a dit d'attendre les contractions. Le lendemain matin de bonne heure elle s’est rendue à la maternité où elle a accouché une heure plus tard. Une naissance si facile et rapide, qu’elle a failli accoucher seule !
Pour la naissance de mon premier enfant
nous avions en effet envisagé un accouchement à domicile. Après
quelques mois de préparation avec la sage-femme nous avons abandonné
cette idée. Nous n’avions pas réussi à instauré un rapport de
confiance avec elle et avions beaucoup de mal à l’envisager chez
nous le jour J, dans notre intimité.
A l’époque mon mari étant encore
partagé sur un AAD. Il avait de l’appréhension, il avait peur de
ce qui pouvait se passer si jamais cela se passait mal. D’un autre
côté il était fondamentalement pour car c’est un acte naturel et
qu’il est pratiqué (non médicalisé) ainsi dans la majorité des
peuples du monde.
J’ai donc accouché de ma fille à
l’hôpital, une naissance naturel. Chose exceptionnel j’étais la
seule à accoucher cette nuit là, j’ai aussi rencontré une
sage-femme qui m’a soutenu tout le long de mon accouchement dans
mes choix (pas de péridurale, pouvoir me déplacer) et a été peu
interventionniste (seulement un monitoring de 30 minutes et un
toucher vaginal). Cet accouchement était donc pour moi un
accouchement en hôpital réussi malgré quelques bémols.
Très vite nous avons voulu un deuxième
enfant. Un accouchement à domicile redevenait possible car nous
avions déménagé. Je me suis donc mis à la recherche d’une
sage-femme en tout début de grossesse. J’ai rencontré So « ma
sage-femme », « la sage-femme de notre famille ».
Une première rencontre qui nous a convaincu, suivi d’une seconde
avec Sa, sa comparse allemande qui n’a fait que confirmer notre
choix.
Les appréhensions de mon mari avaient
disparu car il avais vu que j’étais capable de mettre au monde un
bébé toute seule. Il s’était aussi renseigné sur le sujet, cela
n’a fait que renforcer sa vision que c’est un acte naturel et non
médical. Le premier contact avec So avec qui nous avons beaucoup
échangé et qui donnait une vraie place au père dans l’accouchement
l’a conforté dans cette décision. En effet il avait été très
frustré lors de la première naissance en ayant l’impression de ne
pas être à sa place, de ne servir à rien.
Finalement cette naissance n’a pas eu
lieu à la maison. Trois semaines avant le terme j’ai perdu les
eaux. Elles étaient vertes. Je n’étais pas très optimiste sur
mes chances d’accoucher à la maison, ce qu’a confirmé notre
sage-femme après un monitoring. Nous nous sommes donc tous rendu à
la maternité où j’ai accouché de mon fils trente minutes après
y être arrivé. Un accouchement parfait vu que les sages-femmes de
l’hôpital n’ont tout simplement pas eu le temps de faire quoi
que ce soit et que So leur a gentiment dit de me laisser dans la
position que je souhaitais. Une suite malheureusement moins heureuse
vue que Jack a fini en néonatologie.
Lorsque je suis tombée enceinte de mon
troisième enfant c’est tout naturellement que nous avons
recontacté So avec qui nous avions gardé le contact depuis la
naissance de Jack. Elle était très heureuse de nous accompagner
dans cette nouvelle grossesse et nous espérions tous que cette fois
elle se ferait dans l’intimité de notre foyer. Et c’est ce qui
c’est en effet passé pour notre plus grande joie !
Vous n’avez pas encore lu le blog de Vert Citrouille ? Par ici : Vous y trouverez de nombreux liens et ressources.
Des renseignements sur l’AAD ?
En France :
Au Canada :
http://www.cwhn.ca/node/40822
En Belgique :
http://www.alternatives.be/index.htm
La semaine prochaine : notre préparation à la naissance ...
à suivre !
à suivre !
Merci beaucoup de votre témoignage à toutes deux... Comme je disais chez VertCitrouille, ces informations de première main manquent souvent aux futures mères qui se lancent dans l'aventure pour la première fois...!
RépondreSupprimerPersonnellement, je me reconnais beaucoup dans ton parcours, n'étant venue à l'AAD que par des découvertes progressives de mon corps (et j'ai encore plein d'espoirs pour cette nouvelle grossesse!!)...
Mon unique tout petit regret du point de vue des VI est que vous ne vous soyez pas davantage appuyées sur des extraits d'ouvrages sur l'AAD. Même si ceux-ci ne remplacent pas la fraîcheur de vos témoignages, ils demandent aussi à être connus (même si tu le fais déjà beaucoup ici!!) et surtout à être contextualisés (l'intérêt selon moi de l'association ouvrage+témoignage)...
Peut être dans votre chapitre 2????
Merci en tout cas sincèrement pour ce gros boulot!!!
En fait, pour ce qui est des ressources, il reste plusieurs chapitres à lire , nous n'avons pas mis tout, on garde le meilleur à venir, suspense !
RépondreSupprimer;)
Sur les Vendredis Intellos un petit débat s'est ouvert, très intéressant : pour le lire :
RépondreSupprimerhttp://lesvendredisintellos.com/2011/12/09/accoucher-a-domicile-chapitre-1-pourquoi-laad-temoignage-de-deux-mamans/