30 avr. 2012

Qu'est-ce que la parentalité positive ?

Le 30 avril est la journée de la non-violence éducative. Quelques points pour comprendre ou se rappeler ce que cela signifie et comment améliorer notre rapport avec les enfants, qu'il soient les nôtres ou non ! 
La punition, comme la fessée, la carotte, le rabaissement et la mise au coin, ne sont pas constructives mais détruisent la confiance de l'enfant en ses propres capacités et en la personne qui fait l'exercice de sa toute-puissance sur lui, car il s'agit bien là de faire la différence entre dresser et accompagner, pour simplifier à outrance. Bien sûr la plupart des parents souhaite faire pour le mieux, et même être parfait, mais c'est oublier que nos enfants ne nous demandent pas d'être parfaits ! Ils ont seulement des besoins ! Besoins qui varient selon leur âge, leur physiologie, leur croissance... Personne n'a dit non plus qu'il fallait accéder à tout prix à tous leurs désirs, ou que tous leurs besoins sont réalisables tels quels immédiatement... certains oui, d'autres non, et c'est nous parents, qui avons à faire le tri et la liste des priorités de leurs besoins : c'est l'une des difficultés d'être parents : décoder leurs besoins et trouver une réponse adaptée. Le grand mot : adapter. Accompagner nos enfants, c'est s'adapter en permanence ! Mais les résultats sont si riches et durables (des enfants puis des ados puis des adultes bien dans leur tête et dans leur peau et respectueux des autres et d'eux-même) que cela en vaut la peine ! Et si cela n'a rien de facile, cela n'est pas non plus si compliqué.

La maison de l'enfant est à l'initiative avec d'autres de cette journée nationale :
" Quelques objectifs réalistes :
« Traitons nos enfants exactement comme nous voudrions être traités »
Cette déclaration de paix est à la portée de tous les parents aimants et motivés qui le souhaitent.
Mais comment faire quand on est à bout et en colère? Comment montrer à son enfant les limites à ne pas dépasser?
Voilà donc le thème principal de cette journée : la pose des limites sans fessées."

 Je reprends ici à ma façon les 12 pistes de Catherine-Dumontreil-Kremer pour s'y mettre ou s'y remettre : 
 Pour les enfants de 18 mois à 6 ans et plus : 
1 S'informer sur le développement de l'enfant et ses besoins à chaque étape de la vie et observer les enfants concernés (car les enfants ont leur propre rythme, plus ou moins proche des constantes) , afin d'adapter les règles à leurs compétences.
2 Ce que nous qualifions le plus souvent de bêtise à ces âges relève soit de la maladresse (ils ne sont pas encore assez entraînés pour un geste, une action ou un comportement social ) , soit est la conséquence d'un manque d'attention ou d'une blessure. Cela aide à relativiser (non, ils ne font pas exprès pour nous faire enrager !) et peut nous permettre de mieux les comprendre.
3 Prendre la peine d'annoncer ce que l'on va faire dans la journée et/ou dans les moments qui viennent : une situation nouvelle ou l'inquiétude de l'inconnu le perturbera moins s'il est prévenu.
4 Faire une liste courte et simple des règles non négociables pour notre famille (ou tout autre groupe incluant des enfants) : par exemple : Ne pas nuire ! ( = ne pas blesser quelqu'un, enfant, adulte ou animal, ne pas abîmer les affaires des autres ni les siennes, ne pas gaspiller, ne pas insulter ni rabaisser quelqu'un)
5 Chaque situation peut être vue comme nouvelle, et  y réfléchir quelques instants permet de se mettre à la place de l'enfant et de se poser les bonnes questions : quel est le ressenti de l'enfant ? Quelles sont nos priorités ? Est-ce important/grave ou bien facile/sans gravité ... ? Cette simple empathie et prise de réflexion nous épargnera bien des stress, du temps et de l'énergie.
6 Pour les actes que l'on n'accepte pas, on peut trouver des solutions créatives qui satisfassent l'enfant et vous. Pour les situations dangereuses, on peut contenir physiquement l'enfant et accompagner ses pleurs ou ses émotions.
7 Les petites habitudes de vie et les traditions familiales, les conventions sociales : l'enfant apprend par imitation : il fera généralement selon l'exemple que vous lui montrez , mais cela peut prendre du temps avant qu'il ne les acquière complètement. Pour ce qui est des conventions, on peut réfléchir à celles qui ne nous semblent pas pertinentes et à celles qui nous le semblent et nous adapter en fonction. Chaque famille peut ainsi faire ses choix au mieux de ses convictions intimes (à discuter en couple avant pour mieux se comprendre mutuellement en cas de différences d'avis, la discussion est toujours enrichissante, et l'enfant peut comprendre que ses parents ne sont pas une seule personne et peuvent parfois avoir des différences d'avis ou ne serait-ce que de différences de ressentis).
8 S'observer soi-même. Quand nous avons des réactions exagérées, soit cela provient d'une grande fatigue, soit cela provient d'une blessure dans notre passé, que nous pouvons peut-être trouver et faire la paix avec, afin de réagir en fonction de la situation et de notre enfant et non bouillir intérieurement et exploser... Le travail sur notre propre histoire apaisera notre relation avec notre enfant / nos enfants.
9 Parents comme enfant, avons besoin de montrer que nous existons : acceptons leurs "non" existentiels comme acceptons de poser des "non" quand nous le ressentons comme nécessaire, mais avec sensibilité, sans le blesser publiquement ou le gêner, juste un "non" honnête et clair. Par exemple : vous êtes fatigué(e)  et vous n'avez pas envie d'aller vous promener : le dire simplement tel quel, en précisant sur le "je" ... (et non pas tu m'agaces, donc on n'ira pas se promener). Nos enfants ont eux aussi de telles limites... Apprendre à mettre des mots sur les ressentis de chacun permet de ne pas se blesser mutuellement et d'éviter des tensions inutiles !
10 Dire "oui" le plus souvent possible à ses désirs de découverte : c'est ainsi que se construisent la confiance, le sentiment de sécurité et une vision positive et constructive de la vie.
11 Partager avec d'autres parents qui sont sur le même chemin que vous : ça aide !
12 Essayer de comprendre ce qui se passe en lui : il le fait toujours pour une bonne raison. L'empathie est notre alliée dans cet exercice inhérent au rôle de parent.

Pour les ados, ce sera l'objet d'un autre article, mais les bases restent les mêmes !

2 commentaires:

  1. Je suis tout à fait d'accord, je pense que la fessée ou autres peuvent grandement ternir la confiance et l'équilibre de l'enfant. Je suis pour l'"interdiction" demandée par madame Antier. Je suis très mal à l'aise lorsque je vois ce type de comportement dans la rue. Je me dis "qu'est ce que ça doit être à la maison, aiie !! aiee !!"

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  2. Bonjour et merci pour cet article.
    J'en profite pour vous dire que NVA (Non Violence ACtualité) a sorti son dernier numéro sur la parentalité positive :
    http://www.nonviolence-actualite.org/newsletter/avr-12/index-nva.html
    Et ils ont pas mal de bouquins sur l'éducation sans fessée aussi.

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